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Libération
Désenclavement

30 000 habitants isolés en Guyane : un trio d’opérateurs choisi pour reprendre les liaisons aériennes

Depuis fin septembre, cinq communes du sud et de l’ouest guyanais sont isolées, en raison de la faillite d’Air Guyane et d’un manque d’infrastructures routières. La desserte aérienne devrait reprendre le 4 décembre.
Un aéroport dans l'Amazonie guyanaise. (Aurélien Brusini/Hemis.AFP)
publié le 17 novembre 2023 à 10h02

Bientôt la fin de la galère pour les quelque 30 000 Français coupés du monde au milieu de l’Amazonie ? La collectivité territoriale de Guyane (CTG) a annoncé jeudi 16 novembre avoir choisi un trio d’opérateurs pour reprendre les liaisons intérieures dans le département. Elles devraient recommencer le 4 décembre, sous réserve que le groupement obtienne un agrément manquant de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pour pouvoir démarrer son contrat.

Depuis le 29 septembre et la liquidation d’Air Guyane, les habitants de cinq communes de l’ouest et du sud de Guyane sont isolés. En l’absence de route, et à cause de fleuves touchés par la sécheresse dont les niveaux ne permettent pas la navigation, ils ne peuvent plus rejoindre le littoral où se concentre l’essentiel de l’activité économique, des services de santé et de l’administration. «On est comme dans une prison à ciel ouvert», témoignait auprès de Libé un habitant isolé il y a quelques jours, quand un autre parlait de «véritable fléau».

Les conseillers territoriaux devaient choisir jeudi entre deux offres. Ils ont voté à l’unanimité pour celle, à 7,7 millions d’euros, proposée par Guyane Fly, la compagnie tchèque Van Air et la société Jet Airways. La proposition du trio d’opérateurs a été retenue pour assurer une délégation de service public d’urgence pendant sept mois afin de compenser la liquidation d’Air Guyane. Elle comprend la mise à disposition de trois avions et promet de reprendre plus de 40 des anciens salariés de l’ancienne Air Guyane.

«Nous avons introduit une clause d’insertion sociale dans le contrat vis-à-vis des anciens salariés», a expliqué Grégoire Michau, le directeur général des services de la CTG. L’autre proposition, non retenue, ne proposait que la reprise de 20 à 27 des ex-employés. L’offre choisie, en revanche, ne présente pas tous «les éléments techniques et organisationnels nécessaires», a souligné Grégoire Michau.

Le 2 août, la société Caire, propriétaire d’Air Guyane, avait été placée en liquidation judiciaire, mettant au chômage 78 salariés en Guyane et plongeant dans l’incertitude les dizaines de milliers d’habitants de l’intérieur. Entre l’arrêt d’Air Guyane et le début de la délégation de service public d’urgence, la collectivité territoriale avait fait appel à la compagnie Chalair qui, avec un unique appareil, a maintenu un lien aérien ténu avec le littoral, afin de transporter des personnes considérées comme prioritaires. L’extrême majorité des habitants en étaient exclus. Ne manque plus désormais que l’agrément de la DGAC pour un retour à la normale.