La rumeur courait depuis longtemps, elle est maintenant confirmée. «Avec la CCI du Tarn et une douzaine d’autres entreprises locales, nous avons rejoint la société Tarn Sud Développement qui a pris une participation minoritaire (5,3 %) dans Atosca en août 2023», reconnait pour la première fois dans la Dépêche du Midi ce jeudi, Eric Ducournau, le DG du groupe industriel implanté à Castres dans le Tarn. Le dirigeant confirme donc avoir des billes dans le chantier, mais, seulement pour la bonne cause. D’abord, pour soutenir l’économie locale : «nous avons voulu manifester notre soutien à un projet indispensable pour que le bassin de Castres-Mazamet puisse se développer dans les décennies à venir.» Ensuite, pour s’assurer que la société concessionnaire suit bien sa feuille de route : «cette participation nous procure un poste privilégié d’observation pour veiller au respect par le concessionnaire de tous ses engagements, en particulier en matière d’environnement et de création d’emplois locaux.»
A la question de la Dépêche, «on risque de vous reprocher de vouloir gagner de l’argent sur le dos des futurs usagers ?», le patron minimise l’engagement financier de son groupe dans le chantier : «Ne confondons pas tout. L’apport des actionnaires de Tarn Sud Développement est marginal : 8,6 M€ pour un chantier qui en coûtera 450 M. Nous n’attendons aucun bénéfice de notre participation, si ce n’est ce droit de regard sur le respect des engagements environnementaux par le concessionnaire.»
Hasard ou coïncidence ? Cette annonce arrive au lendemain d’une action de militants anti A69 contre le groupe Pierre Fabre. Mercredi 13 décembre, plusieurs collectifs dont Extinction Rebellion et Scientifiques en rebellion ciblaient dans la matinée un site du groupe en région parisienne, à Boulogne-Billancourt. D’autres actions contre les Laboratoires Pierre Fabre avaient précédé. Comme à chaque fois, les activistes ont dénoncé le soutien sans faille du groupe industriel au chantier de l’A69. Selon ces militants, le projet de création d’une autoroute deux fois deux voies entre Toulouse et Castres est incompatible avec les valeurs de l’entreprise qui affirme sur son site que «protéger la nature est un devoir».