Lorsqu’ils ont annoncé la grève de ce jeudi 21 novembre, les quatre principaux syndicats de la SNCF (CGT, SUD, CFDT, Unsa) espéraient lancer un «ultimatum» au gouvernement et à leur direction contre «l’éclatement» de l’entreprise publique. Un processus entamé en juin 2018 avec la loi «pour un nouveau pacte ferroviaire» qui morcelle, doucement mais sûrement, une compagnie jadis unique en une constellation de petites filiales indépendantes.
Mais cette journée de grève, qui coïncide également avec le début des négociations annuelles sur les salaires, a été assortie par les syndicats d’un préavis plus menaçant puisque présenté comme «illimité» à compter du 11 décembre au soir. Bien mal leur en a pris. Car fatalement, les revendications et les objectifs du mouvement de ce jeudi sont largement passés à la trappe dans le débat public, au profit de discussions concentrées sur Noël et les Français soi-disant «pris en otages».
Une «balkanisation»
Pourtant, c’est ni plus ni moins «la privatisation à basse intensité de la SNCF qui est en train de se jouer», selon le secrétaire fédéral de SUD rail, Fabien Villedieu, qui s’étonne que «cela ne crée aucu