Au cœur de l’usine de Saarstahl, à Hayange (Moselle), une tripotée de casques jaunes et de gilets orange ou bleus montent sur une passerelle. Au-dessous d’eux glissent à 3 mètres par seconde de longues tiges d’acier de plus de 110 mètres de long, chauffées à 1 200 degrés. Le groupe se retrouve enveloppé dans un nuage de vapeur. Plus loin, un déchaînement d’étincelles s’élève après qu’une scie à chaud découpe ce qui ressemble désormais à un rail, avant qu’on le laisse refroidir et qu’on l’expédie – par voie ferrée – en France, surtout, en Belgique et ailleurs en Europe. Les plus novices saisissent alors le procédé industriel qui leur permet de faire rouler les trains et tramways qu’ils empruntent. L’usine de Hayange ne semblent pas près de s’arrêter de chauffer, contrairement à d’autres sites, en trop grand nombre l’an passé. Ce vendredi 24 janvier, en Moselle, Saarstahl et SNCF Réseau ont signé un méga contrat à plus d’1 milliard d’euros sur six ans pour livrer jusqu’à 170 000 tonnes par an de «rail vert», car décarboné à 70 %.
C’est l’un des plus gros appels d’offres de l’histoire de la filiale de SNCF, selon cette dernière, qui a investi plus de 3 milliards d’euros en 2023 pour régénérer le réseau, et va monter à 4,5 milliards en 2027. «La filière industrielle du rail française est très performan