Accoudés sur une table haute de la cafétéria du siège de BMW, en plein Munich, on parcourt du regard les dizaines de camions qui rejoignent un chantier hors normes ou en repartent. Ils déblaient les restes de plusieurs bâtiments de l’actuelle usine, abattus cet été, tandis que d’autres engins creusent les fondations de la nouvelle. A gauche, la structure d’un gigantesque bâtiment de plusieurs dizaines de mètres de haut se déploie dans le ciel bavarois, de quoi saisir la transformation à venir, en 2027. «C’est le chantier le plus difficile sur lequel j’ai eu à travailler en termes de logistique», explique, casque à la main, Jean-Sébastien Wimmer Hilaire, qui dirige les 500 travailleurs priés de ne pas perturber les 1 000 voitures qui sortent tous les jours.
Virage
Nous sommes face à l’une des pièces maîtresses de la stratégie électrique du constructeur allemand, devenu en juillet le leader des ventes de véhicules 100 % électriques en Europe, devant le pionnier Tesla. BMW veut porter la part des électriques à 50 % de sa production d’ici 2030, contre 18,6 % en 2024 et même 26 % de ses ventes en France, alors que la part de cette motorisation plafonne à 16,7 % toutes marques confondues depuis le début de l’année dans l’Hexagone. Centre de réflexion sur les batteries, usines d’assemblages, open space proprets… Pendant deux jours, Libération s’est baladé dans le quartier munichois de BMW, pour comprendre comment un constructeur historique pense son entrée dans la nouvelle èr