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A Paris, une «pyjama party» pour sauver les trains de nuit

Selon un collectif d’usagers, les dessertes nocturnes pour Vienne et Berlin pourraient disparaître faute d’une subvention de l’Etat. Une mobilisation est prévue gare de l’Est ce vendredi.

Lors de l'nauguration de la ligne de train de nuit Paris-Berlin, gare de l'Est, en décembre 2023. (Amaury Cornu/Hans Lucas. AFP)
Publié le 26/09/2025 à 13h08, mis à jour le 26/09/2025 à 14h23

A peine revenus, ils pourraient déjà disparaître. Les trains de nuit Paris-Vienne et Paris-Berlin, tombés en désuétude durant la décennie 2010 puis relancés en 2021 et 2023 en grande pompe, pourraient cesser de circuler d’ici au 12 décembre 2025, a alerté jeudi le collectif d’usagers «Oui au train de nuit».

En cause : l’Etat menace de ne plus verser à la SNCF une subvention essentielle au financement des «Nightjets», le nom commercial de ces trains de nuit exploités avec la compagnie autrichienne ÖBB et allemande Deutsche Bahn. Selon le Monde, ces deux lignes déficitaires – comme le sont par ailleurs les autres trains de nuit, les Intercités ou les TER – ne bénéficieront en effet plus cette année d’une aide financière octroyée par l’Etat, qui s’élevait entre 5 millions et 10 millions d’euros par an. Cette décision a été prise il y a quelques semaines «au niveau du cabinet du ministre», après que le ministère a reçu de Matignon une «lettre plafond», révèle également le quotidien.

Contactée par l’AFP, SNCF Voyageurs n’a pas commenté cette décision. Le cabinet du ministère démissionnaire des Transports ne s’est pas non plus exprimé sur le dossier.

La promesse non tenue d’une desserte quotidienne

Le collectif souligne également que ce «pas en arrière sur le plan climatique» résulte de la décision des opérateurs qui n’auraient jamais respecté «leur promesse de créer une desserte quotidienne». Ces trains Paris-Vienne et Paris-Berlin ne circulent en effet que trois jours par semaine. «On aboutit alors à une situation dans laquelle la demande va être supérieure à l’offre, ce qui engendre un report de certains des usagers vers d’autres modes de transports, notamment vers l’aérien», déplore auprès de Libération Idwan Le Clech, l’un des porte-paroles du collectif.

«Au final, les trains de nuit internationaux sont en 2025 dans la même situation que les trains de nuit nationaux en 2015 : la SNCF dégrade le service et encourage ainsi l’Etat à s’en débarrasser, sur fond de cadre réglementaire mal adapté», fustige le collectif, cité par le Figaro.

Idwan Le Clech pointe également un autre biais : les trains de nuit Paris-Berlin et Paris-Vienne ne sont pas vendus sur le site SNCF Connect, «alors même qu’elle en assure la gestion». Les passagers doivent passer par les sites concurrents à la SNCF, ou alors sur le site de la compagnie autrichienne ÖBB. «La question n’est donc pas la clientèle, mais plutôt l’absence de volonté de la SNCF d’exploiter cette ligne et de la mettre en avant», poursuit le porte-parole.

Après avoir lancé une pétition en ligne, Oui au train de nuit appelle à une mobilisation lors d’une «pyjama party» – pour faire écho aux trains de nuit sur le parvis de la gare de l’Est de Paris, ce vendredi à partir de 18 heures. Quelques dizaines de personnes sont attendues lors de cette «action symbolique», explique le collectif, qui appelle les manifestants à venir vêtus de leurs habits de nuit. Un «lancer de peluches» sera également au programme, avant que certains membres du collectif n’embarque à bord du train Paris-Vienne prévu à 19 heures. Par ailleurs, au même moment, à quelques centaines de kilomètres, un rassemblement similaire sera organisé à Berlin.

Mise à jour à 14 h 23 avec plus d’éléments sur le rassemblement prévu ce vendredi soir.