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Libération
Contrôle technique

Accusation de fraude au contrôle technique : la RATP mise hors de cause par un rapport

En août 2024, des témoignages publiés par «le Parisien» accusaient des chauffeurs de la RATP de masquer les voyants lumineux du tableau de bord des bus avant leur passage au contrôle technique. Ce lundi 17 mars, l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable conclut à l’absence de danger pour la sécurité des passagers.
Commuters get on a bus of line 39 outside Gare Montparnasse train station in Paris on January 2, 2020 on the 29th day of a nationwide multi-sector strike against the government's pensions overhaul. The leader of France's hardline CGT union on January 1, 2020 urged all workers to join pension strikes that have crippled public transport over the past month, as a showdown with French President Macron enters a second month. (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP) (Stéphane de Sakutin/AFP)
publié le 17 mars 2025 à 18h18

Accusée de fraude au contrôle technique sur certains de ses bus à l’été 2024, la RATP ne met pas en danger la sécurité de ses passagers, conclut un rapport d’enquête publié ce lundi 17 mars par l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd), une instance gouvernementale. Le groupe de transports publics francilien avait été mis en cause en août, dans un article du Parisien, en raison d’une procédure dénoncée par certains de ses conducteurs et mise en place juste avant le passage des bus en centre de contrôle technique.

Un voyant orange «moteur», susceptible de s’allumer lorsque les bus étaient acheminés vers le centre, était systématiquement éteint manuellement par les agents. La RATP avait à l’époque expliqué recourir à cette pratique car il ne s’agissait pas d’un défaut technique, mais plutôt lié à la vitesse excessive du véhicule en route pour le contrôle technique, qui déclenchait ce voyant anti-pollution. Dans son rapport, l’Igedd assure que «le voyant moteur ne concerne pas la sécurité».

Deux explications «possibles»

Quelles étaient alors les raisons pour lesquelles le signal pouvait s’allumer ? L’inspection avance deux explications «possibles». D’abord, celle de la RATP sur une vitesse excessive est retenue comme valable et, dans ce cas, «le défaut ne serait pas significatif». Elle avance en revanche une seconde explication selon laquelle «l’allumage du voyant moteur pourrait correspondre à une anomalie réelle du système de maîtrise de la pollution». «Un début de colmatage du filtre à particules serait une cause possible» du signal et ce défaut ne serait ensuite plus visible au contrôle technique en cas d’acquittement du voyant.

Si aucune «non-conformité à la règlementation du contrôle technique» n’est relevée, l’Igedd formule quelques recommandations comme l’application rigoureuse du plan proposé par la RATP, qui prévoit par exemple le contrôle des filtres à particule avant chaque contrôle technique.

La RATP exploite 4 700 bus à Paris et en petite couronne et effectue 10 000 contrôles techniques par an. L’allumage du voyant n’apparait que sur les bus roulant au diesel, soit environ 1 000 véhicules. D’après l’Igedd, «ces bus, âgés de plus de dix ans, sont progressivement retirés du service et leur nombre devrait se limiter à 300 à fin 2025». «Le nombre de cas d’allumage du voyant peut être estimé actuellement à une cinquantaine par an», une occurrence «déjà faible» qui devrait donc encore diminuer, écrit le rapport.

En septembre 2024, une enquête interne à la RATP avait aussi conclu à l’absence de risques pour la sécurité.