Marre de combler le tonneau des Danaïdes ! Le conseil régional de la Réunion, tout comme l’Etat, se font aujourd’hui tirer l’oreille pour sauver la compagnie aérienne Air Austral, dont les pertes récurrentes nécessitent des aides sans fin. Et pas seulement depuis la crise du Covid. Dès l’origine, en 1990, la compagnie dépend du soutien public : pour développer le trafic régional avec les pays de l’océan Indien, la région Réunion crée une société d’économie mixte, la Sematra, actionnaire majoritaire d’Air Austral. A la tête de la compagnie, un patron charismatique et paternaliste, Gérard Ethève, ami du président de la région de l’époque, Pierre Lagourgue (divers droite).
En 2003, le communiste Paul Vergès, alors aux manettes de la collectivité, accorde un rab de deux millions d’euros, au nom du désenclavement : c’est qu’Air Austral a décidé d’assurer la liaison Réunion-Paris. En 2012, la région est repassée à droite : Didier Robert, le président, pousse au départ Gérard Ethève, 81 ans, accusé de harcèlement moral. Il le remplace par Marie-Joseph Malé, un polytechnicien né au Cameroun d’une famille indienne, mais qui a grandi à Madagascar. La compagnie est au bord de la faillite. La Sematra injecte 46 millions d’euros et va détenir 99 % d’Air Austral. Grâce à un nouvel apport