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Aéronautique

Airbus : 540 postes vont être supprimés en France dans la filiale défense et espace

L’avionneur européen vient d’acter la suppression de 424 emplois sur le site de Toulouse et 116 sur celui d’Elancourt, dans les Yvelines. La direction assure qu’aucun départ contraint n’était prévu.
Des ouvriers travaillent sur la chaîne d'assemblage d'Airbus à Toulouse, le 18 novembre 2024. (Matthieu Rondel/AFP)
publié le 6 décembre 2024 à 17h43

Le plan est légèrement revu à la baisse, mais s’inscrit tout de même dans la vague de destruction d’emplois qui frappe la France. Airbus a annoncé jeudi 5 décembre son intention de supprimer 540 postes en France dans sa filiale défense et espace, sur un total de près de 7 500 salariés actuellement, lors d’un Comité social d’entreprise (CSE) central jeudi à Toulouse (Haute-Garonne). Dans le détail, 424 emplois sont ciblés sur le site toulousain et 116 sur celui d’Élancourt (Yvelines).

Au global, l’avionneur réduit le nombre de suppressions de postes, notamment dans sa branche produisant des satellites, avec 2 043 emplois sur la sellette - contre 2 500 annoncés en octobre -, sur un total de quelque 35 000 salariés.

La direction d’Airbus assure qu’aucun départ contraint n’était prévu mais les syndicats attendent encore des garanties sur ce point. Les syndicats majoritaires dans l’entreprise, la CFDT et la CFE-CGC, ont souligné jeudi leur opposition à tout licenciement sec et la nécessité à leurs yeux de garder les compétences de l’entreprise. «Le nombre de postes supprimés passe […] à 2 043, donc bon, ça va dans le bon sens», même si «on ne peut pas se réjouir qu’il y ait des suppressions de postes», a déclaré Thierry Préfol, de la CFE-CGC. «La première chose, c’était d’éviter tout licenciement sec […] et on a obtenu l’engagement qu’il n’y ait pas de départ contraint. C’était le point le plus important», a-t-il souligné.

«Nous sommes ouverts à la négociation tant qu’il n’y a pas licenciements. A partir de là, on peut dialoguer pour savoir comment on va trouver des solutions de reclassement, pour des aides au départ volontaire et faire en sorte que des compétences clés ne disparaissent pas de l’entreprise», a déclaré Hervé Pinard, au nom de la CFDT, premier syndicat chez Airbus Defence and Space.

Des pertes financières «énormes»

Les deux représentants syndicaux ont reconnu des pertes financières importantes sur les activités spatiales. «Je n’ai jamais vu de pertes pareilles», a confié Hervé Pinard, depuis 38 ans dans la branche satellite. «On a fait 1,6 milliard d’euros de pertes en un an, donc c’est juste énorme», a estimé de son côté Thierry Préfol.

Troisième syndicat, la CGT a organisé un rassemblement ce vendredi devant le site de Toulouse contre les suppressions d’emplois. «Airbus et Thales sont de plus en plus financiarisés. La seule logique est la recherche de profitabilité à court terme à tout prix. Au contraire, l’enjeu d’une industrie comme le spatial devrait être d’investir sur le long terme, avec davantage d’implication de l’Etat, qui est à la fois actionnaire et client», plaide Camille Marcenat, élue CGT au CSE central. Thales, un autre poids lourd du secteur, avait annoncé au printemps un plan de redéploiement au sein du groupe de 1 300 postes issus de sa branche spatiale Thales Alenia Space.