«Depuis l’annonce de la grève jeudi, on nous parle enfin de chiffres.» Représentant de la CGT, Pascal Felice y voit une réaction de la direction à la première action forte des salariés d’Alstom-Aptis: les salariés de l’usine spécialisée dans les bus électriques d’Hangenbieten, près de Strasbourg, ont cessé le travail ce lundi 30 août. Un mouvement potentiellement reconductible. En mai, le groupe ferroviaire a annoncé son intention de se séparer de sa filiale alors que le marché de la mobilité électrique est théoriquement en plein boom. La production du bus électrique Aptis a été lancée en Alsace en 2015 suite au rachat de Translohr (l’activité de tramway du transporteur alsacien Lohr Industries). Mais depuis, ce véhicule haut de gamme (plancher bas, grandes baies vitrées, quatre roues directionnelles, recharge rapide, etc.), n’a reçu que 87 commandes, dont 50 de la RATP. Depuis mi-2019, Alstom n’a plus vendu aucun bus. Un résultat bien loin de ses objectifs initiaux fixés entre 300 et 400 bus par an.
La décision de séparer d’Aptis, moins de quatre ans après le «Prix de l’innovation» reçu par Alstom pour son engin aux BusWorld Awards, pourrait laisser sans emploi à l’automne les 141 salariés de l’usine d’Hangenbieten, ainsi que plusieurs dizaines de presta