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Chanceux

Après la catastrophe aérienne en Inde, quelques survivants miraculeux de crash aériens

Le Britannique de Viswash Kumar Ramesh est le seul survivant du vol AI171 qui devait rejoindre Londres le jeudi 12 juin. Mais il n’est pas le seul rescapé de l’histoire de l’aviation. «Libé» recense quelques miracles précédents.
Le Britannique de 40 ans est sorti indemne de l'avion, alors qu'il s'était écrasé vers 13 heures après avoir décollé de l'aéroport d'Ahmedabad en Inde, le 12 juin 2025. (Narendra Modi Youtube Channel/AFP)
publié le 13 juin 2025 à 17h36

A chaque accident aérien, la question se pose. Trouvera-t-on des rescapés ? Survivre à un crash aérien est un mythe moderne qui a d’ailleurs donné lieu à des récits, comme la fameuse série Lost. Viswash Kumar Ramesh a vécu ce mythe. Ce ressortissant britannique de 40 ans, était à bord du vol AI171 à destination de Londres, ce jeudi 12 juin. Il est le seul survivant parmi les 242 passagers. Mais il n’est pas le premier miraculé de l’histoire de l’aviation.

Chutes à haute altitude

Selon le Guiness Book des records, la palme revient à Vesna Vulovic. En 1972, cette hôtesse de l’air travaille à bord du vol JAT 367 entre Stockholm (Suède) et Belgrade (Serbie) en passant par Copenhague (Danemark) et Zagreb (Croatie). Soudain, au-dessus de la République tchèque, une bombe explose en soute et découpe la carlingue. Maintenue dans la partie arrière de l’appareil, Vesna Vulovic s’écrase dans une forêt enneigée 10 000 mètres plus bas. Miraculeusement en vie, elle souffre de multiples fractures. Après de nombreux mois de rééducation, elle parvient de nouveau à marcher. Des dizaines d’années plus tard, en 2009, une contre-enquête mentionne la possibilité que l’avion ait été abattu par accident par l’armée à une altitude de 1 000 mètres, ce qui reste une belle chute. Mais les preuves apportées n’ont pas été suffisantes pour convaincre l’équipe du Guiness Book.

Autre chute, autre histoire. Le 24 décembre 1971, l’avion de Juliane Koepcke explose en plein vol. Sur les 92 personnes à bord, seule cette adolescente de 17 ans, survit. Après une chute de 3 000 mètres, elle est toujours en vie. Après onze jours d’errance dans la forêt, elle est retrouvée par des bûcherons. Devenue biologiste, cette Allemande se lance dans un plaidoyer pour la forêt tropicale. «Je [la] défends parce qu’elle m’a sauvé la vie. Si j’étais tombée dans un désert, un glacier ou dans la mer, je n’aurais pas pu survivre.»

La rescapée des eaux

Ella a tenu huit heures, agrippée à un débris d’avion dans une mer démontée. C’est le calvaire qu’a vécu Bahia Bakary. Le 30 juin 2009, alors qu’elle n’a que 13 ans, son avion, un Airbus A310 de la compagnie Yemenia, s’écrase au large des côtes comoriennes. 152 des 153 passagers du vol IY626 périssent, et parmi eux, sa mère. Quelques années plus tard, elle raconte son histoire dans un livre. Un sifflement strident qui traverse l’habitacle, suivent une aspiration énorme, un bruit de tôle froissée, des explosions, une sorte de décharge électrique… Et puis l’eau. Des cris, encore, de rescapés qui ne survivront pas. Des vagues énormes qui la font quasi couler à plusieurs reprises, bouffées d’espoir, de panique, lutte contre l’endormissement. Enfin, le sauvetage, au bout de l’épuisement.

Le crash, la jungle et les marais

En mai 2023, la Colombie a vécu au rythme des recherches pour retrouver les enfants perdus. Lesly, 13 ans, Soleiny, 9 ans, Tien Noriel, 4 ans, et le bébé Cristin Neriman, 11 mois, prennnent un petit avion avec leur mère, le 1er mai. A mi-chemin, le pilote signale qu’il a un problème de moteur. Il ne donnera plus de nouvelles. Après deux semaines de recherches, les sauveteurs retrouvent le Cessna accidenté en pleine jungle. A proximité de l’épave, les corps de trois adultes : la mère, le pilote et un chef coutumier amérindien qui les accompagnait. 40 jours plus tard, le miracle a lieu. Les enfants sont retrouvés vivants à 3,5 km du point où l’avion dans lequel ils voyageaient s’est écrasé. Plus récemment, le 2 mai 2025, cinq personnes ont survécu 36 heures dans un marais, «entourées de caïmans», après le crash de leur avion.

Les survivants cannibales

L’histoire est connue, elle a fait l’objet de plusieurs films. En 1972, le vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 s’écrase dans la cordillère des Andes. A son bord, quarante-cinq personnes dont les membres d’une même équipe de rugby. Dix-sept meurent sur le coup. Mais les autres ? Comment survivre en haute montagne sans matériel ? En se nourrissant de la chaire de leurs infortunés compagnons de route. Sachant les recherches terminées, deux survivants entreprennent la traversée des Andes pour chercher du secours. Opération réussie. Les quatorze derniers survivants seront finalement secourus plus de deux mois après l’accident.