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Au mépris du climat, la Suède va supprimer sa taxe sur le transport aérien

Le gouvernement de droite a annoncé ce mardi 3 septembre vouloir revenir sur la taxe sur le transport aérien mise en place par la gauche en 2018. Les ONG de défense de l’environnement critiquent cette décision.
A l'aéroport Arlanda de Stockholm, en Suède, le 4 juillet 2022. (-/AFP)
publié le 3 septembre 2024 à 18h06

Une décision à rebours de l’histoire. Le gouvernement suédois de droite – soutenu par l’extrême droite – a annoncé ce mardi 3 septembre qu’il allait supprimer une taxe sur le transport aérien mise en place par la gauche en 2018, avec l’intention de réduire les effets du transport aérien sur le réchauffement climatique.

«Si nous voulons protéger la possibilité d’avoir de bonnes liaisons aériennes en Suède et de faire de la Suède une plateforme internationale, nous devons nous assurer que nous ne portons pas atteinte à l’avantage concurrentiel que la Suède peut avoir, a justifié le Premier ministre, Ulf Kristersson, lors d’une conférence de presse. Cela est conforme à la politique climatique à long terme et permet de préserver la possibilité de voyager dans un pays très étendu.» La ministre de l’Energie, Ebba Busch, a souligné que seule «une minorité de pays dans l’UE avaient une taxe sur le transport aérien». En l’occurrence, outre la Suède, l’Allemagne, l’Autriche, la France et les Pays-Bas.

Le gouvernement avait indiqué auparavant envisager de diviser cette taxe par deux. Il a finalement décidé de la supprimer au 1er juillet 2025.

«Le gouvernement abandonne complètement la politique climatique»

Sans surprise, les ONG de défense de l’environnement critiquent cette décision, jugeant qu’elle va entraîner une hausse des vols et donc des émissions de gaz à effet de serre. «C’est complètement à contre-courant, le gouvernement abandonne complètement la politique climatique», déplore Daniel Kihlberg, de la Société suédoise pour la conservation de la nature, auprès du journal Aftonbladet.

En mars, une agence chargée de l’évaluation de la politique climatique a estimé que la politique gouvernementale en la matière allait provoquer une augmentation des émissions de gaz à effet de serre en 2024 et que les objectifs annoncés pour 2030 ne seraient pas tenus.

En cause notamment les mesures annoncées lors de la présentation du budget 2024 dont l’allègement de la fiscalité sur les carburants, mais aussi le manque de mesures concrètes dans le «plan d’action climatique», une feuille de route quadriennale.