Airbus visait mieux, mais s’en contentera. Le groupe industriel européen a livré 766 avions commerciaux en 2024, contre 735 en 2023. Le directeur des avions commerciaux de l’entreprise, Christian Scherer, qualifie estime donc dans un communiqué avoir passé une «bonne année» face à «un environnement complexe». C’est en revanche inférieur aux objectifs initiaux : après avoir fixé en début d’année un objectif de 800 livraisons, Airbus avait revu à la baisse ses ambitions à 770 appareils, en juin.
Dans le détail, 677 des 766 avions livrés sont des monocouloirs, dont 232 A320neo et 361 A321neo. Christian Scherer s’est par ailleurs félicité de «premières marquantes», comme les toutes premières livraisons de l’A321XLR à la compagnie espagnole Iberia ou des A330neo et A350 «à plusieurs clients à l’échelle mondiale».
Au-delà du mois de décembre, traditionnellement le plus actif de l’année avec 123 appareils fournis, Christian Scherer assure rencontrer «une demande soutenue pour de nouveaux avions. […] Nous avons constaté un élan phénoménal pour notre carnet de commandes d’avions gros-porteurs, renforçant ainsi notre position de leader sur le marché des monocouloirs».
Mauvaise santé de la filiale espace et défense
Si les chiffres de 2024 sont meilleurs que ceux des quatre années précédentes, ils restent inférieurs à ceux d’avant la pandémie de Covid-19, qui a désorganisé la chaîne d’approvisionnement de l’aéronautique. En 2019, Airbus avait alors livré 863 appareils. Le carnet de commandes du groupe reste en revanche bien fourni, avec 8 658 aéronefs au total, ce qui correspond à plus de dix ans de production au rythme actuel. Mais si le groupe avait enregistré son record historique l’année dernière, avec 2 094 commandes, le bilan est plus mitigé cette année, avec 826 commandes, dont 82 A330 et 142 A350.
Ces bons résultats contrastent avec la mauvaise santé de la filiale espace et défense, qui annonçait début décembre son intention de supprimer 540 postes en France. Le chiffre d’affaires d’Airbus et d’autres indicateurs financiers seront dévoilés le 20 février. Ceux de Boeing seront eux aussi particulièrement scrutés. Après avoir accumulé les pertes ces dernières années, l’avionneur américain a annoncé fin octobre le lancement d’une augmentation de son capital d’environ 19 milliards de dollars (18,4 milliards d’euros) pour renforcer sa trésorerie.