«Un grand axe fluvial et maritime, dont peut-être Colbert aurait rêvé, comme si la perspective du Louvre se poursuivait jusqu’au grand quai du Havre.» Jean Castex se voulait lyrique en janvier, au moment de l’annonce de la fusion des trois ports du Havre, de Rouen et de Paris. L’analogie du Premier ministre semble présomptueuse, mais la création de ce nouvel ensemble portuaire, prévue de longue date et effective depuis le 1er juin sous le nom de «Haropa Port», traduit l’intérêt des pouvoirs publics pour les transports fluviaux, afin de mieux affronter la concurrence européenne et la crise climatique.
La fusion des ports du Havre, de Rouen et de Paris replacera-t-elle les ports français sur la carte européenne ?
Lors de sa visite en janvier au Havre, locomotive des trois lieux qui abrite le siège d’Haropa, Castex avait annoncé 1,45 milliard d’euros d’investissements sur sept ans. Suffisant ? Si les ports maritimes du Havre et de Rouen, spécialisé dans les céréales, et le port fluvial de Paris, ont fusionné, c’est pour, si ce n’est concurrencer à court terme ceux d’Anvers ou de Rotterdam, tenter de modifier certains rapports de force. «L’éventualité que le port du Havre, porte d’entrée et de sortie de l’import-export de notre pays avec Marseille, soit relégué à un rôle secondaire à l’échelle européenne n’est plus à exclure», avait asséné l’Institut Montaigne dans une étude publiée l’an dernier. Un problème q