Un nouveau bond. Airbus a vu son bénéfice net grimper au troisième trimestre de 14 %, à 1,1 milliard d’euros, grâce notamment aux solides performances des branches défense et hélicoptères, a-t-on appris ce mercredi 29 octobre. Le chiffre d’affaires de l’entreprise a également progressé de 14 % au troisième trimestre sur un an à 17,8 milliards d’euros. Sur les neuf premiers mois de l’année, il s’est établi à 47,4 milliards d’euros, en hausse de 7 %. Quand au chiffre d’affaires du seul secteur défense, il a progressé de 19 % à 9,2 milliards d’euros.
«Nos résultats sur neuf mois reflètent le niveau des livraisons d’avions commerciaux ainsi qu’une solide performance dans les secteurs Defense and Space et Hélicoptères», a commenté le patron d’Airbus Guillaume Faury cité dans un communiqué. Airbus a maintenu ses prévisions pour 2025 notamment en ce qui concerne la livraison de 820 appareils jusqu’à la fin de l’année.
L’industriel, qui n’en a remis que 507 à ses clients à la fin septembre, et devra sortir plus de 100 dans les mois à venir, rappelle que les livraisons se concentrent toujours sur la fin de l’année. Seul bémol : Airbus a revu à la baisse la montée en cadence pour l’A220, à 12 par mois en 2026 contre 14 envisagés auparavant.
Boeing à la peine
Ces résultats contrastent avec ceux de Boeing dévoilés quelques heures plus tôt : le constructeur américain a affiché une perte trimestrielle de 5,3 milliards d’euros, malgré un fort rebond de ses livraisons. Malgré ces difficultés, Boeing tire son épingle du jeu sur le plan commercial en dépassant Airbus en termes de commandes en 2025, soutenu par la politique agressive de Donald Trump. Le géant américain affiche ainsi 774 commandes net fin septembre 2025 contre 514 pour Airbus. Il y a un an, Boeing en était à 272 contre 648 pour son concurrent européen.
«Il y a une vraie accélération de Boeing sur la partie commerciale cette année», commente Florian Aknin, expert du cabinet de conseil Roland Berger. Il y a «un effet Trump qui essaie de tordre le bras des compagnies aériennes, lorsqu’elles sont assez proches des gouvernements pour acheter du Boeing plutôt que du Airbus», explique-t-il, tout en soulignant qu’il s’agit d’un phénomène «plutôt à court terme». Ainsi Boeing a engrangé en septembre 50 commandes pour 787 de Turkish Airlines et 14 de la part de Uzbekistan Airways. «Globalement, Boeing a fait une très forte année en termes de ventes, mais plutôt sur la partie long-courrier. Cela ne remet pas en question la supériorité d’Airbus sur le moyen-courrier», selon Florian Aknin.
Victoire symbolique pour Airbus : son mono couloir A320 entré en exploitation en 1988 a détrôné le 737 de Boeing, dont le premier exemplaire a été livré en 1968, devenant l’avion le plus vendu au monde, selon les données des deux groupes communiquées en octobre. Un succès qui s’explique à la fois par les difficultés du 737 MAX — immobilisé après plusieurs catastrophes aériennes, poussant certaines compagnies à se tourner vers l’A320 — et par la réussite de la famille A320neo, notamment de l’A321XLR, capable de rivaliser avec certains long-courriers et d’ouvrir de nouvelles routes, souligne Florian Aknin.