A son apogée, en 1938, le réseau ferré français s’étendait sur 42 700 kilomètres de long. Aujourd’hui, il ne mesure plus que de 30 000 kilomètres, malgré la construction de nouvelles voies, notamment 2 600 kilomètres de ligne à grande vitesse. Ce sont essentiellement des dessertes régionales qui ont disparu, réduisant le maillage local du territoire au profit des grandes villes.
Renaud Cornu-Emieux, vice-président de l’Association européenne pour le développement du transport ferroviaire, qui tient le site Trains directs, a réalisé de nombreuses analyses sur l’évolution du trafic dans les différentes villes de France depuis 1938. Principal constat : dans la majorité des villes moyennes françaises, le trafic ferroviaire s’est progressivement effondré.
Deux raisons sont avancées : la suppression de liaisons directes − on est souvent forcé de prendre une correspondance par une grande ville pour aller d’une ville moyenne à une autre – et la raréfaction de l’offre − de moins en moins de trains circulent sur les lignes régionales, et de moins en moins régulièrement.
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Une telle tendance n’est pas nécessairement inéluctable : en Allemagne, par exemple, l’offre de trains régionaux a largement augmenté depuis vingt ans. Les régions ont pris une part active dans ce mouvement. De nombreuses lignes abandonnées ont été rouvertes, les fréquences de circulation ont été accrues et les infrastructures ont été rénovées. Ce qui a été plébiscité par les passagers, dont le nombre a augmenté de plus de 50 % depuis 2000.
Un mouvement de ce genre serait le bienvenu en France, en particulier du point de vue du climat : dans la quasi-totalité des cas, l’impact carbone du train est imbattable par rapport aux autres modes de transport.