La menace d’une taxe sur les trajets en avion ne plaît pas aux pilotes. Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), ultramajoritaire dans la profession, a appelé ce dimanche 10 novembre à une grève et à un rassemblement jeudi 14 novembre devant l’Assemblée nationale, pour protester contre le vote par les députés d’un alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien.

L’amendement au projet de loi de finances 2025, déposé le 19 octobre par le gouvernement vise à récupérer un milliard d’euros sur les trajets en avion, d’affaires, low-cost ou en jet privé, vols qui échappaient jusqu’ici à la taxe de solidarité sur les billets d’avion. «Cette taxe s’explique dans un contexte où nous devons lutter, comme l’a dit le Premier ministre, à la fois contre la dette budgétaire et la dette climatique», a rappelé le ministre des Transports, François Durovray, dans une interview à la Tribune le 28 octobre.

Selon le ministre, plus qu’une nouvelle entrée d’argent dans les caisses de l’Etat, il s’agirait de bon sens : en comparant le prix du billet de train et de certains billets d’avion, «beaucoup de Français ne comprennent pas pourquoi le premier est plus cher que le second dans le cas d’un certain nombre de compagnies low-cost».

«Contre la volonté du gouvernement de prélever un milliard supplémentaire par an sur le secteur aérien, nous appelons les pilotes mais aussi tous les salariés du secteur aérien à se mobiliser le jeudi 14 novembre», a déclaré à l’AFP un porte-parole du SNPL, ajoutant qu’il prévoyait un rassemblement près de l’Assemblée nationale «en fin de matinée». Trois jours plus tôt, le syndicat avait publié un communiqué s’insurgeant face à la mesure et appelant à «ne pas coupe[r] les ailes de l’aviation française».

Si le syndicat des pilotes espère faire pression l’exécutif, l’amendement en question, à l’initiative du gouvernement, devrait survivre au probable 49.3 qui sera invoqué pour faire passer son budget.