Leur colère ne faiblit pas. Les fédérations de taxis entendent poursuivre leur mobilisation en bloquant les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy Charles de Gaulle dans les prochaines semaines, mais n’avancent pas de date pour l’heure, ont indiqué des représentants mardi 24 juin après une réunion au ministère de la Santé dont ils sont sortis déçus.
«La profession veut maintenir une mobilisation dans les prochains jours parce qu’on a vraiment le sentiment qu’on n’avance pas du tout», a déclaré Rachid Boudjema, le président de l’Union nationale des Taxis. «On est en train de se projeter sur l’éventuel mouvement qu’il pourrait y avoir», a-t-il ajouté.
«Il faut re-maintenir la pression, donc notre prochaine cible, très prochainement, va être les aéroports Charles de Gaulle et Orly», a déclaré au mégaphone Békir Békir, l’une des figures du mouvement, devant quelques dizaines de chauffeurs de taxis réunis devant le ministère de la Santé à Paris.
Les fédérations étaient conviées à une réunion avec les ministres de la Santé Yannick Neuder et des Comptes publics Amélie de Montchalin autour de nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients vers les hôpitaux ou centres de soins, un service encadré par la Sécurité sociale, qui rembourse ces trajets sous certaines conditions. Mais «ils ne nous ont donné aucun chiffrage» a déclaré Rachid Boudjema.
«3 milliards d’euros pour la Sécurité sociale»
«Il y a des propositions qui sont sur la table, qui vont leur être formalisées dans les 24 heures par mail et on leur a demandé en retour une réponse pour le début de la semaine prochaine», a expliqué le ministre Yannick Neuder après cette réunion d’environ deux heures et demie. Amélie de Montchalin a de son côté assuré chercher à «trouver le point d’acceptabilité avec des acteurs qui comprennent et qui mesurent à quel point nos enjeux financiers sont des enjeux réels».
Reportage
«Nous voudrions, à horizon de trois ans, avoir une dépense qui soit 150 millions inférieure à ce qu’elle serait» si aucune mesure n’est prise. Et de rappeler que «les trajets effectués pour les assurés (sociaux) par les taxis représentent une dépense de 3 milliards d’euros pour la Sécurité sociale en 2024».
Il ne s’agit pas de mettre «fin à la possibilité pour les Français d’être transportés par des taxis», a-t-elle insisté. C’est une réforme qui devrait plutôt permettre «de modérer la hausse de la dépense». Un bilan sera effectué six mois après le début de la mise en œuvre de cette convention prévu pour le mois de novembre, a précisé la ministre, afin «d’ajuster le tir si les choses ne se passent pas comme nous l’envisageons.»