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Corse

«Dès le début, il roulait très vite» : à Ajaccio, la bilan s’alourdit dans l’accident du petit train touristique, le conducteur mis en examen

L’engin qui transportait 58 passagers s’est renversé, jeudi 31 juillet, sur la route menant aux îles Sanguinaires faisant 18 victimes dont cinq blessés graves. Ce vendredi, le chauffeur a été mis en examen.
Tous les blessés ont été transportés au centre hospitalier de la Miséricorde où le plan blanc a été déclenché. (Romain Costaseca/Hans Lucas. AFP)
publié le 31 juillet 2025 à 17h33
(mis à jour le 1er août 2025 à 18h19)

Le chauffeur du petit train d’Ajaccio, un homme de 70 ans, a été mis en examen vendredi après-midi pour blessures involontaires et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur.

Jeudi, à la mi-journée, le dernier wagon d’un petit train touristique s’était renversé sur la route des Sanguinaires à Ajaccio, faisant 18 blessés dont cinq graves parmi lesquels deux enfants, ont indiqué le procureur et la préfecture de Corse-du-Sud.

Le train, constitué d’une motrice et de trois wagons de 20 places, transportait 58 personnes dont 43 impliqués dans l’accident, a précisé dans un communiqué le procureur Nicolas Septe, faisant état de 18 personnes transportées à l’hôpital d’Ajaccio, parmi lesquelles «six enfants âgés de 2 à 10 ans».

Vendredi, 18 personnes restaient hospitalisées, dont cinq «en urgence absolue» mais dont «le pronostic vital n’est pas engagé à ce stade», a précisé le magistrat. La veille, le centre hospitalier de la Miséricorde avait déclenché le plan blanc. Il s’agit d’un dispositif de crise qui lui permet de mobiliser immédiatement tous ses moyens en cas d’afflux de patients.

Le chauffeur «ne s’explique pas les causes de l’accident»

Parmi les blessés figurent cinq Britanniques mais aussi des Français et des Néerlandais, certains étant des croisiéristes, a précisé la préfecture de Corse-du-sud. Le directeur de cabinet du préfet, Florian Straser, avait indiqué plus tôt que les blessures étaient principalement des «écrasements de membres».

Une enquête a été ouverte «pour mise en danger d’autrui et blessures involontaires», a précisé le procureur, indiquant également que l’inspection du travail avait été cosaisie avec la police «afin de dégager les éventuels manquements susceptibles de relever de l’application de la législation sur le travail».

Selon les premiers éléments de l’enquête, le chauffeur, qui conduisait le train depuis 2016 pendant la saison touristique, «disposait de l’ensemble des permis nécessaires à la conduite de cet ensemble routier bridé à la vitesse de 40 km/h», a indiqué vendredi le procureur Nicolas Septe. «Les dépistages alcool et stupéfiants réalisés sur le chauffeur se sont avérés négatifs», a-t-il précisé.

Le septuagénaire «ne s’explique pas les causes de l’accident» et a indiqué «n’avoir rencontré aucun problème mécanique particulier lors de sa rotation», a ajouté le magistrat.

«Il a pris le rond-point tellement vite»

Si les circonstances de l’accident restent à préciser, les sources de la radio Ici RCFM ont confirmé dès jeudi que le dernier wagon du train s’était renversé après son passage sur un rond-point. La route départementale des Sanguinaires sur laquelle a eu lieu l’accident avait été fermée, créant un embouteillage dans la cité corse.

«Depuis le départ, il roulait très très vite et au final il a pris le rond-point tellement vite que le dernier wagon dans lequel on était s’est retourné et plié contre un trottoir. On a eu de la chance, on n’a rien, que des égratignures», a déclaré le jour de l’accident à Ici RCFM Géraldine, une passagère qui se trouvait dans le wagon accidenté avec son conjoint et ses deux enfants.

Mis à jour à 17h51 avec davantage d’éléments ; le 1er août avec de nouveaux éléments