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Emmanuel Macron propose la nomination de Jean Castex à la tête de la SNCF et de Marie-Ange Debon à La Poste

L’ancien Premier ministre est actuellement PDG de la RATP tandis que Marie-Ange Debon est la présidente de Keolis.

Marie-Ange Debon, à Paris le 31 janvier 2017 et Jean Castex au palais de l'Elysée, à Paris, le 11 mai 2022. (E. Piermont / L. Marin/AFP)
Publié le 26/09/2025 à 16h25, mis à jour le 26/09/2025 à 18h27

Le président de la République a proposé vendredi 26 septembre la nomination de son ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF. Il quitterait ainsi son poste de PDG de la RATP, qu’il avait rejoint en novembre 2022 et pour lequel il avait été reconduit pour cinq ans en 2024. Autre nomination proposée à la tête d’une entreprise publique, celle de Marie-Ange Debon, ex-présidente de Keolis, la société de transport collectif détenue à 70 % par la SNCF, au conseil d’administration de La Poste.

Comme l’explique l’Elysée dans un communiqué, ces nominations sont désormais entre les mains de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du président du Sénat Gérard Larcher. Une commission intéressée de chacune des assemblées sera chargée de se prononcer dans les conditions prévues par la Constitution. Une telle nomination ne peut intervenir si au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés s’y opposent.

Sous la houlette de Marie-Ange Debon, le chiffre d’affaires du groupe de transport public Keolis, partiellement détenu par la SNCF, a augmenté de 9,6 % à 7,7 milliards d’euros grâce à ses activités en France et aux États-Unis. « C’est principalement sa réussite à la tête de Keolis qui a motivé la décision d’Emmanuel Macron », souligne un proche du président de la République pour justifier ce choix auquel personne ne s’attendait au sein de La Poste. Une découverte aussi pour les syndicats. « Ce n’est pas le casting qui nous importen attend la feuille de route », explique Romain Boillon de la CGT-FAPT (Fédérations des activités postales et de Télécommuncations).

Castex, la roue de secours

De son côté, Jean Castex, âgé de 60 ans, succédera à Jean-Pierre Farandou, aux commandes du groupe ferroviaire depuis 2019, qui avait accepté en juin de prolonger l’intérim jusqu’à l’automne, malgré la limite d’âge. Depuis plusieurs mois, le nom de l’ex-Premier ministre, connu pour sa passion des trains et du ferroviaire, revenait avec insistance. Parmi les autres noms cités figurait celui de Xavier Piechaczyk, président de RTE.

En avril le ministre des Transports Philippe Tabarot avait dressé le portrait rebot du candidat pour la SNCF — «quelqu’un qui sait dialoguer avec ses salariés […] a une connaissance de la maison, du ferroviaire et du territoire» — ne laissant guère de place au doute. Jean Castex, inconnu du grand public à son arrivée à Matignon en juillet 2020, a géré la pandémie de Covid-19 dans la dernière ligne droite du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.

Ce petit-fils de sénateur, formé à l’ENA et passé par la Cour des comptes, qui mettait volontiers en avant son expérience de maire (2008-2020) de la petite ville de Prades et ses 6 000 âmes dans les Pyrénées-Orientales, est aussi un technocrate rompu aux rouages de l’État. Sous son impulsion, la RATP, plombée par un absentéisme endémique et une offre de transport défaillante, a repris des couleurs grâce à un accord sur la qualité de vie au travail avec les syndicats et de généreuses hausses de salaires. A chaque crise politique, son nom revient comme potentiel recours du chef de l’État, y compris pour la présidentielle de 2027, même s’il se défend de toute ambition politique.