En résumé :
- Depuis quatre heures ce vendredi matin, la circulation est fortement perturbée dans les gares parisiennes sur certaines lignes de TGV. Les axes Atlantique, Est et Nord sont touchés. Le trafic ne devrait pas reprendre normalement avant la fin du week-end, ce qui risque de perturber le début des Jeux olympiques.
- Des incendies volontaires sont à l’origine de cette paralysie à grande échelle à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des JO. Le ministre des Transports parle d’«actes de malveillance coordonnés». Selon Patrice Vergriete, «tous les éléments montrent que c’est bien volontaire». Sur la ligne à grande vitesse allant vers le Sud-Est, une tentative d’acte de malveillance a par ailleurs été déjouée, selon la SNCF.
- La SNCF estime que 800 000 voyageurs sont touchés par les incidents. Des équipes «sont déjà sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations», mais cette «situation devrait durer au moins tout le week-end, le temps d’effectuer les réparations», assure le groupe.
Deux trains sur trois prévus samedi vers l’Ouest, 80% sur l’axe Nord, trafic normal sur l’Est. Deux TGV sur trois circuleront sur l’axe Bretagne et Sud Ouest samedi, 80% sur l’axe Nord, le tout avec des retards de une à deux heures, et le trafic sera normal sur la ligne à grande vitesse Est, a annoncé ce vendredi la SNCF. «Tous les transports d’équipes et accrédités pour les JO» seront assurés, ajoute-t-elle, précisant qu’«à ce stade, le trafic restera perturbé dimanche sur l’axe Nord et devrait s’améliorer sur l’axe Atlantique pour les retours de week-end» après les actes de sabotage commis en différents points du réseau dans la nuit de jeudi à vendredi qui ont très fortement perturbé le trafic.
La SNCF fait le point sur l’état du trafic. Peu avant 16 heures ce vendredi, le groupe a fait savoir que la mobilisation de ses équipes avait permis «une réparation partielle et très progressive des circulations depuis 13 h». Sur la ligne Atlantique, un train trois sur trois circule désormais en direction de la Bretagne et Nouvelle Aquitaine, «avec des allongements de temps de parcours d’1 h 30 à 2 h». Sur l’axe Nord, les trains circulent avec des retards de 1 h 30 à 2 h, tandis que sur l’axe Est, la circulation a repris normalement sur Metz Nancy. «Au-delà, vers Strasbourg, les TGV circulent avec des retards d’1 h et quelques suppressions», ajoute la SNCF, qui précise que, comme attendu, «les circulations vont rester perturbées ce week-end».
Les actes de sabotage condamnés par les écologistes et les communistes. «Les Ecologistes condamnent fermement les actes de sabotage sur les installations de la SNCF», a fait savoir la secrétaire nationale d’EE-LV, Marine Tondelier, qui espère «que la lumière soit faite sur l’origine de ces actes». Sur X, l’élue nordiste a également tenu à souhaiter un «bon courage aux voyageurs et aux cheminots mobilisés pour revenir à la normale le plus rapidement possible». De son côté, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a lui aussi dénoncé une «odieuse attaque contre notre service public des transports». «Tout mon soutien aux usagers et aux cheminots qui vont devoir rétablir le trafic et gérer la frustration des voyageurs», a-t-il ajouté sur X.
Les Écologistes condamnent fermement les actes de sabotage sur les installations de la SNCF.
— Marine Tondelier (@marinetondelier) July 26, 2024
Bon courage aux voyageurs et aux cheminots mobilisés pour revenir à la normale le plus rapidement possible.
Que la lumière soit faite sur l'origine de ces actes.
Une enquête ouverte après la découverte d’un engin incendiaire début mai. Le parquet d’Aix-en-Provence a ouvert une enquête après la découverte, le 8 mai, d’un engin incendiaire sur la ligne TGV entre Aix-en-Provence et Marseille, a-t-on appris ce vendredi. L’objet avait été trouvé le jour de l’arrivée de la flamme olympique dans la cité phocéenne, sans qu’un lien formel n’ait pu être établi à ce stade avec l’évènement. L’enquête, qui a été confiée à la sous-direction antiterrorriste (Sdat) de la police judiciaire, fait écho aux actes de sabotage dont a été victime la SNCF ce vendredi.
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Les réparations sont en cours après les actes de sabotage. «Nos équipes sont à pied d’œuvre pour réparer les dégâts causés par les incendies volontaires», a fait savoir la SNCF ce vendredi. Sur X, le groupe a partagé une vidéo de ses équipes dans le poste de Courtalain, en Eure-et-Loir, où «les câbles de chaque armoire électrique sont remplacés et testés un par un».
Nos équipes sont à pied d'œuvre pour réparer les dégâts causés par les incendies volontaires dans les postes de signalisation des lignes LGV impactées.
— SNCF Réseau (@SNCFReseau) July 26, 2024
Ici dans le poste de Courtalain (28), les câbles de chaque armoire électrique sont remplacés et testés un par un. pic.twitter.com/UhjrfN3bpr
Reprise du trafic TGV sur l’axe Atlantique, deux tiers des trains supprimés. Le trafic ferroviaire a repris sur la ligne à grande vitesse Atlantique visée par un sabotage, mais deux tiers des trains ne circulent pas, a affirmé le directeur de l’axe TGV Atlantique, Franck Dubourdieu, ce vendredi. «Sur l’axe atlantique, on est sur une situation un petit peu plus compliquée avec un train sur trois [maintenu]. Il y a eu une cinquantaine de trains supprimés pour l’instant et là, on est en train de reprendre avec des circulations sur la ligne à grande vitesse et aussi avec des détournements par ligne classique», a-t-il déclaré à la presse. Sur l’axe Nord, également touché, les retards sont «autour d’une heure» et quelques trains ont été supprimés, tandis que sur l’axe Est, les retards s’élèvent à 1 h 30 et tous les trains circulent, a précisé Franck Dubourdieu.
A Montparnasse, des trains reprennent du service. «L’ensemble des voyageurs à destination de Nantes sont invités à se présenter sur la voie numéro 7», alerte la SNCF au micro. Le TGV Paris-Nantes est le premier à reprendre du service depuis l’arrêt des lignes ce matin. Le bruit des roulettes résonnent sur les quais de la gare Montparnasse. Plus on avance vers la voie 7, plus les sourires se détendent. «Je n’y croyais plus !», s’exclame l’une des voyageuses. Tout en vérifiant les tickets, les agents répètent que le train est complet. Le panneau affiche 2 h 50 de retard. Mais sur place, c’est la confusion. Les voyageurs ne savent pas si cela ne concerne que le train prévu à 10 h 22 ou tous ceux en direction de Nantes depuis ce matin. Charly, 24 ans, se dirige vers le wagon. Celle qui avait un train à 13 heures pour rentrer à Nantes espère monter dès maintenant : «Je veux juste rentrer chez moi», avance la jeune femme, revenue de randonnée dans le sud de la France. «Seuls ceux qui ont un billet à 10 h 39 peuvent monter», clame l’une des vestes violettes. Charly repart s’asseoir dans la gare en attendant le prochain train à destination de Nantes. Par Sarah Costes
Les syndicats de cheminots condamnent des «attaques contre le service public SNCF». Après les sabotages de ce matin sur les lignes grande vitesse, les syndicats de cheminots condamnent fermement, dans un communiqué commun diffusé ce vendredi, des «attaques contre le service public SNCF» : «Nos fédérations considèrent ces agissements comme une attaque contre le service public SNCF et les cheminots qui œuvrent au quotidien pour le faire vivre et toutes celles et ceux qui l’utilisent. Il faut souligner avec force que ce sont des cheminots qui ont permis de déjouer une tentative similaire sur l’axe TGV Sud-Est ce matin à Vergigny.» CGT, CFDT, Unsa et SUD disent «apporter leur soutien aux cheminots mobilisés pour rétablir le fonctionnement des installations». Les syndicats «adressent également leur soutien aux usagers concernés» par les perturbations.
Le sabotage ferroviaire n’aura «pas d’impact sur la cérémonie» d’ouverture, selon la maire de Paris. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a assuré que l’attaque contre des lignes ferroviaires à grande vitesse n’aurait «pas d’impact sur la cérémonie» d’ouverture des Jeux olympiques ce vendredi soir, «parce que cela n’a pas de conséquences sur le réseau de transports» de la région parisienne. «C’est du sabotage», a estimé la maire en espagnol devant la presse, à la sortie d’une rencontre avec le roi d’Espagne Felipe VI. «C’est inacceptable ce qui s’est passé, mais cela n’aura pas d’impact sur la cérémonie de ce soir, parce que cela n’a pas de conséquences sur le réseau de transports de la région Ile-de-France», a-t-elle ajouté.
«Le trafic commence à reprendre », affirme le ministre délégué aux Transports. Patrice Vergriete a annoncé ce vendredi que le trafic commençait à reprendre, notamment sur la ligne à grande vitesse Atlantique, où plus aucun train ne circule depuis ce matin, en raison d’actes de sabotage commis sur l’infrastructure. «A la gare de Montparnasse et à la gare de Bordeaux, qui étaient les plus touchées, on devrait retrouver un train sur trois cet après-midi. Ça s’améliore déjà», a indiqué le ministre au JT de 13 heures de TF1, saluant le travail des équipes de SNCF Réseau. «La reprise, notamment à l’est et au nord, est à peu près normale, mais avec des retards d’une heure trente à deux heures», a complété Vergriete. Le PDG de la SNCF a confirmé sur France Inter qu’«on va peut-être avoir un petit peu d’amélioration dans la galère». «Les choses vont s’arranger j’espère en cours de journée», s’est-il réjoui, indiquant que «sur Metz-Nancy», la situation s’arrangeait vite.
Pour Clément Beaune, ancien ministre des Transports, «avec le TGV c’est un symbole de la France qui est attaqué». «Le timing ne doit évidemment rien au hasard», indique l’ancien ministre Clément Beaune. «C’est pas très difficile de faire un incendie ou sectionner des câbles mais ce qui est difficile, c’est de savoir où frapper, manifestement un ciblage a été fait», a ajouté Beaune, qui a expliqué que quand il était ministre, il avait déjà fait mettre «des caméras de surveillance et des barrières anti-intrusion dans une centaine de points». En quoi peut consister un plan alternatif de transport annoncé par Gabriel Attal ? «Dans un week-end de grand départ comme celui-ci, tous les trains sont mobilisés, donc difficile de mettre des trains supplémentaires, mais un nouveau plan de transport c’est trouver des itinéraires alternatifs ou des modes de transport alternatifs», comme ceux que permettent les partenariats de la SNCF sur le covoiturage, a-t-il dit sur BFM TV. Par Laurence Benhamou
Eurostar indique que 25 % de ses trains sont annulés. Quelque «25 %» des trains Eurostar seront annulés ce vendredi, principalement entre Paris et Londres et Paris et Bruxelles, après les sabotages sur le réseau TGV de trains à grande vitesse, qui provoquent de graves perturbations sur l’ensemble du réseau ferré français, a fait savoir la compagnie Eurostar. «Aujourd’hui, Eurostar annulera 25% de ses trains. Ce sera également le cas samedi 27 et dimanche 28», a déclaré le groupe dans un communiqué. En plus des trains annulés, «tous les trains à grande vitesse à destination et en provenance de Paris sont détournés par la ligne classique aujourd’hui vendredi 26 juillet», et circuleront donc à une vitesse réduite, a précisé Eurostar, ce qui «prolonge la durée du trajet d’environ une heure et demie». La compagnie«prévoit» des perturbations «jusqu’à lundi matin» non inclus.
Gabriel Attal en cellule de crise annonce «un plan de circulation alternatif en début d’après-midi». Le Premier ministre démissionnaire s’est rendu vers 13 heures à la cellule de crise du ministère des Transports et s’est voulu rassurant en promettant des solutions rapides : «Il y aura un impact réel tout au long du week-end, mais la SNCF communiquera un nouveau plan de circulation en début d’après-midi, avec des alternatives et des solutions» qui permettront d’informer les voyageurs «directement et de manière ciblée» sur les solutions qui leur seront proposées. «La mobilisation est totale, tout le monde est sur le pont», a ajouté Gabriel Attal, qui a dit «partager la colère et la tristesse» de «centaines de milliers de nos concitoyens qui se retrouvent bloqués, pour partir en vacances, rejoindre leur famille, pour certains assister à des épreuves des JO». Guère plus d’informations en revanche sur les auteurs des dégradations. Interrogé sur «un mode opératoire semblable à celui de l’ultra-gauche», le Premier ministre a refusé toute spéculation. «Je ne serai pas de ceux qui obtiennent des conclusions avant même que l’enquête ait pu faire son travail», a-t-il répondu. Il a juste confirmé que «cette opération a été préparée et coordonnée et que des points névralgiques ont été ciblés, ce qui montre une forme de connaissance du réseau pour savoir où frapper. Je ne peux pas vous en dire davantage sur les auteurs et les motivations. A ce stade je n’ai pas connaissance d’interpellations. Mais on parle de personnes qi ont délibérément et de manière organisée cherché à bloquer le réseau TGV.»
Le président du CIO, Thomas Bach, dit avoir «pleinement confiance dans les autorités françaises». Le président du Comité international olympique, Thomas Bach, affirme ce vendredi avoir «pleinement confiance dans les autorités françaises» après le sabotage du réseau de la SNCF à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. «Non, je n’ai pas d’inquiétudes», clarifie le patron du CIO à une question de la presse sur l’attaque subie par la SNCF, alors qu’il assistait au relais de la flamme au Village olympique à Saint-Denis. «Nous avons pleinement confiance dans les autorités françaises. Toutes les mesures sont prises et les autorités françaises sont assistées par 180 autres services de renseignement dans le monde», a ajouté Thomas Bach.
Le Premier ministre attendu à la cellule de veille et d’alerte du ministère des Transports. Gabriel Attal se rend de vendredi midi à la cellule ministérielle de veille et d’alerte du ministère des Transports après l’attaque subie par la SNCF, a indiqué son entourage. Le Premier ministre démissionnaire est attendu pour une réunion à 12 h 15 et tiendra un point de presse à l’issue, a-t-on ajouté.
Le parquet de Paris annonce se saisir de l’enquête. Le parquet de Paris a annoncé se saisir «de l’ensemble des dégradations volontaires causées sur des sites SNCF dans la nuit du 25 au 26 juillet 2024», au titre de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco). L’enquête est ouverte pour «détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation», «dégradations et tentatives de dégradations par moyen dangereux en bande organisée», «atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée» et «association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits», a précisé la procureure de la République, Laure Beccuau, dans un communiqué envoyé ce vendredi midi. Créée en 2020 et placée sous l’égide du parquet de Paris, la Junalco a une compétence nationale et traite des dossiers les plus complexes en matière de criminalité organisée. Par Juliette Delage
Pendant ce temps, l’aéroport de Bâle-Mulhouse évacué pour «des raisons de sécurité». Journée noire pour les transports. L’aéroport de Bâle-Mulhouse a été évacué pour «des raisons de sécurité», a annoncé ce vendredi la plateforme franco-suisse, alors que le réseau ferroviaire est déjà très perturbé en France à la suite d’attaques contre des infrastructures SNCF. «Pour des raisons de sécurité, le terminal a dû être évacué et est actuellement fermé. De plus amples informations suivront», indique l’aéroport, situé en France à proximité de la frontière suisse.
Des câbles incendiés dans l’Est. France Bleu Lorraine Nord rapporte qu’une «artère de câbles» se trouvant dans un caniveau a été incendiée, entre Vandières et Pagny-sur-Moselle. L’acte de malveillance paralyse les deux voies entre Strasbourg et Paris. En tout, cinq dégradations ou tentatives de dégradations sur le réseau TGV SNCF ont eu lieu entre 1h et 5h30 du matin, expliquent les journalistes de Radio France.
Attaque massive visant la SNCF : un incendie volontaire sur une "artère de câbles" à Vandières paralyse le trafic des TGV Est
— France Bleu Lorraine Nord (@fblorrainenord) July 26, 2024
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Les raisons concrètes des perturbations. Le PDG de la SNCF a détaillé le mode opératoire des saboteurs en conférence de presse ce vendredi. Leurs actes consistent à «bruler des câbles» qui peuvent contenir 50 fils. «Ils ont incendié des passages de câbles, dans des caniveaux où passent de nombreux câbles qui commandent les moteurs des aiguillages et les signaux, c’est de la fibre optique donc énormément de câbles combinés», a détaillé le directeur du groupe. «Il faut enlever les câbles abîmés (...) refaire toutes les connexions et tout retester pour être sûr que quand on va relancer les trains, tout se passera bien. C’est un travail très minutieux, ce sont des experts de haut niveau qui vont être mobilisés.» Selon Jean-Pierre Farandou, «deux jours» seront nécessaires aux équipes de la SNCF pour réparer les dégâts «câble par câble, fil par fil». Un travail d’orfèvre en continu pour les agents de maintenance, qui travailleront en 3/8. «Nous avons une mobilisation générale pour que cet incident ait les conséquences les plus réduites possibles», a tenu à préciser le directeur du groupe.
Au niveau de Crosilles, dans le Pas-de-Calais, les équipes de la SNCF s’affairent à réparer les dégats.