Menu
Libération
Redécollage

En France, le trafic aérien retrouve son niveau pré-Covid

La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Le secteur aérien français a retrouvé en décembre 2023 son niveau de passagers d’avant la crise sanitaire. La pandémie avait eu des effets dévastateurs sur l’aviation mondiale à cause notamment des fermetures de frontières.
Un Airbus 320 de la compagnie low-cost Volotea décollant de l'aéroport Napoléon Bonaparte d'Ajaccio, le 21 octobre 2023. (Alexandra Padovani /Hans Lucas. AFP)
publié le 22 janvier 2024 à 15h14

Le ciel toujours plus embouteillé… Le trafic aérien français a retrouvé en décembre son niveau de passagers de 2019, avant la crise du Covid-19. Le dernier mois de 2023 a été marqué par un rétablissement total du volume de voyageurs par rapport à l’avant crise sanitaire, une première depuis 2020, selon une publication de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) ce lundi 22 janvier. Ainsi, sur l’ensemble de l’année 2023, le secteur a retrouvé 94,5 % de ses passagers d’avant la pandémie, soit 169,6 millions de voyageurs.

La pandémie avait eu des effets dévastateurs sur le secteur aérien mondial à cause des fermetures de frontières et autres restrictions de déplacements. En France, le volume de passagers aériens était tombé en 2020 à 30,2 % de l’année précédente. D’abord timidement en 2021 (39 % de 2019), le trafic a ensuite repris avec vigueur en 2022 (80,5 %).

En 2023, c’est le trafic international qui a tiré la reprise, retrouvant 97 % des niveaux de 2019, notamment grâce aux liaisons avec l’Afrique (113,1 %), l’Union européenne (98,9 %) et les Amériques (97 %). Le Maghreb, en particulier, a affiché une santé éclatante avec 116 % des passagers de 2019 entre la France et le Maroc, soit huit millions de voyageurs. L’Algérie, à cinq millions, se situe à 114 % des volumes d’avant-Covid, et la Tunisie à 113,9 %. Autres liaisons largement plus fréquentées que quatre ans plus tôt : celles de et vers la Turquie (125,9 %), le Canada (111,7 %) et l’Italie (107,5 %). Les rotations vers l’Asie-Pacifique sont en revanche restées à la traîne de la tendance générale, à 78,9 % des passagers de 2023, lestées par la Chine (34,8 %) et le Japon (57,2 %).

Vers un record historique en 2024 à l’échelle mondiale

Les liaisons intérieures (hors Outre-mer), subissant la concurrence du train et des visioconférences, n’ont vu transiter l’année dernière que 79,4 % de leurs voyageurs de 2019, selon la DGAC. L’Outre-mer a pour sa part quasiment effacé les conséquences de la crise sanitaire, à 99,7 %. Signe d’un possible recours plus important à la SNCF, les lignes aériennes radiales (Paris-région) ont évolué en 2023 à 75,2 % de leur niveau de 2019, un phénomène dont Air France a pris acte en annonçant l’année dernière renoncer à ses liaisons françaises (sauf vers la Corse) au départ de l’aéroport d’Orly à l’horizon 2026. Les lignes Paris-Toulouse n’ont ainsi retrouvé l’année dernière que 68,7 % de leurs passagers de 2019.

Cette méforme contraste avec le dynamisme relatif des lignes entre villes régionales, fonds de commerce de compagnies comme Volotea, et qui ont capté l’année dernière 86 % des passagers d’avant la pandémie. Les chiffres de la DGAC laissent entrevoir des «low cost» sous pavillon étranger renforcées de la crise : sur les liaisons intérieures, la part des compagnies tricolores est tombée de 77,5 % des voyageurs en 2019 à 71,8 % l’année dernière.

Au terme d’une année 2023 marquée par de multiples grèves du contrôle aérien, les chiffres de la DGAC montrent aussi une forte détérioration de la ponctualité des vols. L’année dernière, 39 % des liaisons ont subi un retard supérieur à quinze minutes au départ du territoire français, la moyenne des délais s’établissant à dix-huit minutes et trente secondes. En 2019, le taux restait contenu à 28,1 % et le retard moyen à dozue minutes trente. A l’échelle mondiale, les compagnies aériennes s’attendent à transporter cette année 4,7 milliards de passagers, dépassant le «record historique» de 2019, 4,54 milliards, selon leur principale association, l’Iata, l’Association du transport aérien international.