«7 000 bobines de vingt tonnes par an, 35 bobines par jour, une bobine par camion, autant de camions sur la route.» Devant l’usine ArcelorMittal de Saint-Chely-d’Apcher, en Lozère, Nicolas Hinderschiett, représentant CGT, fait les comptes. Depuis deux mois, près d’une quarantaine de semi-remorques franchissent quotidiennement les portes de ce site, plus que centenaire, spécialisé dans les aciers électriques, pour l’approvisionner en bobines de métal. Jusqu’au 4 décembre, l’acheminement de ces «coils» laminés à Fos-sur-Mer, près de Marseille, se faisait par le train. Ils étaient même déposés aux pieds de l’usine qui bénéficie de sa propre desserte sur cette ligne allant de Béziers (Hérault) à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), en partie alimentée en électricité par des barrages hydroélectriques. Une aubaine, tant logistique et financière que pour l’image du groupe de sidérurgie qui investit le marché en plein essor de l’automobile électrique. Jusqu’à la mise à l’arrêt de la ligne. Début décembre, détectant un écartement des voies sur un tronçon, SNCF Réseau a suspendu tout trafic pour les voyageurs comme pour les marchandises, désormais convoyées via l’autoroute A75.
Avec ses 250 emplois, dont 200 salariés et 50 en sous-traitance, une moyenne d’âge assez jeune, la plus importante usine de Lozère, dont la chemin