Une locomotive verte et blanche avance au pas, ce jeudi 17 juillet, dans la gare de ferroutage du port de Cherbourg, et déchire un ruban tricolore. Philippe Tabarot, le ministre des Transports, parti dans un train de voyageurs en provenance de Paris à l’aube, descend de cet autre train, de marchandises. Peu après, les wagons pivotent, des travailleurs viennent accrocher un véhicule à chaque remorque, venue avec ses roues afin de la tirer sur le quai du port. Alors que les premiers trains circulent depuis le 16 mai, le temps de l’inauguration est venu pour l’autoroute ferroviaire de 970 km, mise en place par Brittany Ferries entre le Pays basque et Cherbourg.

L’idée est simple : à Mouguerre, près de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), des camions venant d’Espagne transfèrent en effet leur remorque sur des trains qui circulent aller-retour chaque semaine jusque dans le Cotentin, avant de partir, par bateau, vers le Royaume-Uni et l’Irlande. A terme, en 2030, Brittany Ferries estime pouvoir retirer 25 000 camions des routes françaises chaque année. Et cette bonne nouvelle ferrée n’est pas isolée. Ce jeudi, SNCF Réseau annonce que 156 millions d’euros seront investis d’ici 2027 dans les quatre plus grandes gares de triage françaises, révèle Libération.

Au-delà de ce mélange de poésie et de nostalgie que génère le fret ferroviaire, ce dernier permet une gestion bien plus harmonieuse des flux de marchandises et représente un puissant outil de décarbonation du secteur des transpor