Ce n’est pas une panne de signalisation ni un voyageur sur les voies ou encore une grève des agents ou des machinistes. Non, ce vendredi 7 mars, c’est la découverte d’une bombe qui perturbe le trafic ferroviaire au départ et à l’arrivée de la gare du Nord à Paris. Après une journée de chaos, le préfet de police Laurent Nuñez a annoncé peu après 16 heures la «neutralisation» de l’obus datant de la Seconde Guerre mondiale. «Les périmètres de sécurité vont être levés», a-t-il fait savoir. Les trains vont commencer à recirculer progressivement à partir de 18 heures, et plus certainement à partir de 20 heures, a déclaré dans la foulée le ministre des Transports, Michel Tabarot. Il a aussi fait savoir que l’autoroute A1 a été rouverte.
Ces perturbations ont affecté la région parisienne et tout le nord de la France, touchant 500 trains et 600 000 passagers, chiffre le Parisien.
La bombe avait été repéré dans la nuit, vers 3 h 30, «au milieu des voies», sur la commune de Saint-Denis, à l’occasion de travaux nocturnes, a annoncé la SNCF. «L’engin pèse 500 kg, dont 200 d’explosif, et mesure un mètre de long, explique SNCF Voyageurs à Libération. L’obus a été trouvé à deux mètres de profondeur par un engin de terrassement. La zone est connue pour ces vestiges de la Seconde Guerre mondiale. […] Les services de déminage sont arrivés sur place vers 4 h 30. Ils ont créé un périmètre de sécurité de 500 mètres. En raison du périmètre de sécurité décidé par les démineurs, aucun train ne peut passer sur la zone.»
L’A1 et le périphérique en partie fermés
En conséquence, le trafic a été totalement interrompu vendredi à la gare du Nord, où aucun TGV, Thalys, RER ou TER ne circule. Des trains à destination de Lille, Dunkerque, et Valenciennes ont été reportés gare de Lyon, quelques kilomètres plus au sud de Paris, précipitant de nombreux voyageurs dans les bouches du métro. Tous les trains Eurostar de la journée ont de leur côté été annulés, depuis et vers Paris.
Cette interruption a aussi des conséquences sur le reste du réseau francilien, où se sont logiquement reportés les voyageurs. Le trafic «ne pourra reprendre qu’après la fin des opérations de déminage qui sont en cours d’organisation par les services spécialisés de la préfecture de police de Paris», précisait la SNCF. Cette dernière déclarait que le RER B est reporté à la Plaine-Stade de France et à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), avec une circulation qui sera «très fortement perturbée». Le RER D est reporté à l’arrêt Stade de France Saint-Denis, là aussi avec une circulation «très fortement perturbée».
La circulation a aussi été «neutralisée» sur le boulevard périphérique «entre porte d’Aubervilliers et porte de Clignancourt», a annoncé en fin de matinée la préfecture de Police dans un communiqué. Elle a aussi été interrompue sur l’autoroute A1 entre la porte de la Chapelle et «la bretelle sur l’A86».
#Circulation | En raison d'une opération en cours, la circulation est neutralisée :
— Préfecture de Police (@prefpolice) March 7, 2025
🔵 Sur le boulevard périphérique entre Porte d'Aubervilliers et Porte de Clignancourt
🔵 Sur l'A1, de la porte de la Chapelle à la bretelle sur l'A86 pic.twitter.com/Do8FlezrYE
Empêchés de circuler et interloqués face à l’incongruité de la situation, les voyageurs faisaient part de leur étonnement. «C’est marrant, je reviens justement de Lorient où la découverte d’obus non explosés, ça arrive tout le temps», confiait à l’AFP Chloé, qui doit prendre un Ouigo vers Bruxelles. «Une bombe de la Seconde Guerre mondiale, ça peut paraître étonnant, mais d’un autre côté ce n’est pas la première fois qu’on en retrouve lors de travaux. Cela a déjà été le cas sur des plages dans le Nord», poursuivait Jean-Marc, également attendu à Bruxelles.
Contacté par Libération, un autre voyageur, qui devait se rendre à Bruges pour le week-end, a préféré changer ses plans et opter pour le bus : «On y va quand même, mais en mettant deux fois plus de temps.»
Mis à jour : à 16h14, avec l’ajout des déclarations du préfet de police de Paris et du ministre des Transports.