La mobilisation sur la ligne la plus fréquentée d’Europe s’annonce très suivie. En colère face à ce qu’ils estiment être des manquements graves à leurs conditions de travail et à la sécurité des voyageurs, les syndicats des conducteurs du RER A organisent vendredi 31 mai une grève sur la ligne francilienne.
Ce «mouvement social localisé» devrait laisser à quai la moitié des trains qui circulent habituellement entre Nanterre-Préfecture (Hauts-de-Seine), Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne) et Saint-Germain-en-Laye, a annoncé ce mercredi 29 mai la RATP dans un communiqué. La régie, qui exploite la majeure partie de cette ligne fréquentée par 1,4 million de voyageurs tous les jours, n’est pas parvenue à désamorcer le mécontentement des agents lors des réunions du mois de mai. Elle «invite tous les voyageurs de la ligne à anticiper leurs déplacements sur le réseau». Les autres lignes de RER gérées par la SNCF (C, D et E), ne sont pas concernées, tout comme le RER B, également géré par la RATP.
Récit de manif
De leur côté, les organisations syndicales représentatives des conducteurs de la ligne leur demandent de cesser le travail «pour dénoncer les situations inacceptables de déréglementation, de mise en danger des agents et des usagers, de non-respect des conditions de travail des conducteurs». Si tous les syndicats (La Base, CGT-RATP, FO-RATP et Unsa-RATP) appellent à la mobilisation, cette dernière n’est pas liée à l’organisation du temps de travail ou au versement de primes pendant les Jeux olympiques, mais avant tout à leurs conditions de travail : «nous déplorons trop de situations où la sécurité des agents ne semble pas être la priorité».
Le secrétaire de «La Base-RATP», premier syndical en termes de représentativité sur le RER A, Arnaud Moinet, détaille une «gestion des colis suspects plus que douteuse», avec une «mise en danger des collègues qui interviennent sur le terrain», ainsi que «des propos et un langage totalement inacceptable de certains chefs de régulation». Il déplore un non-respect des règles en termes d’horaires de travail pour les conducteurs et qualifie la direction d’«extrêmement désinvolte».
Les deux branches du RER A exploitées par SNCF Voyageurs et non par la RATP seront légèrement moins touchées par la grève, avec trois trains sur quatre en fonctionnement. Il s’agit du tronçon entre Nanterre-Préfecture, Cergy-Le Haut et Poissy. Cette grève d’un jour intervient dans un contexte de fortes mobilisations à la RATP et à la SNCF avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, notamment sur les questions des rémunérations et de primes.