Les estimations du mouvement social se confirment. Trois contrôleurs sur quatre sont en grève, ce vendredi 16 février, et durant tout ce week-end de chassé-croisé de vacanciers. La circulation des trains est déjà «fortement perturbée» depuis jeudi 20 heures et jusqu’à lundi 8 heures, a prévenu l’opérateur ferroviaire. Quelque 150 000 voyageurs devraient rester à quai sur un million de passagers attendus par la SNCF ce week-end, a déploré vendredi le patron de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet. «850 000 Français vont pouvoir finalement partir en vacances» mais «je regrette que 150 000 Français ne vont pas pouvoir partir», a-t-il déclaré sur BFMTV, concédant que «nous ne sommes pas au rendez-vous».
Le service est réduit de moitié sur les lignes TGV Inoui et Ouigo, ainsi que pour les Intercités de jour et de nuit. La compagnie annonce un trafic «normal» pour les trains Ouigo classiques et «perturbé» pour les liaisons européennes, comme l’Eurostar.
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La circulation devrait être bien moins perturbée sur les lignes locales. Elle est par exemple annoncée «normale» sur les TER Bourgogne, «perturbée» dans le Nord-Pas-de-Calais, et «légèrement perturbée» sur l’axe Marseille-Toulon, selon les sites régionaux. Pour le week-end suivant, des 24-25 février, la SNCF n’a reçu «aucune information qui permettrait de dire que le trafic sera dégradé», a indiqué Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités (TGV INOUI, Ouigo, Intercités, Europe) sur TF1. «Ce qu’on doit d’abord à nos clients, ce sont des excuses», a-t-il estimé. «On interdit à beaucoup de Français de partir ou de revenir de vacances dans des conditions sereines.»
Priorité aux trains des Alpes
«Tous les territoires seront irrigués par les TGV mais tous les Français ne pourront pas voyager», a prévenu dès jeudi Christophe Fanichet, le patron de SNCF Voyageurs. «La priorité c’est de privilégier les trains qui sont complets et… en février, ce sont les trains des Alpes», a-t-il ajouté, sans évoquer les liaisons vers les stations de ski des Pyrénées. Les trains à destination et en provenance des stations des Alpes dont les wagons étaient complets devraient donc tous circuler. En contrepartie certaines lignes sont davantage touchées, à l’image de Paris-Bordeaux, où plus de 60 % des trains sont annulés, selon France Bleu.
Finalement, Bison futé prévoit une journée difficile pour la circulation routière, classée rouge samedi en Auvergne-Rhône-Alpes, en ce week-end de vacances scolaires pour deux zones. Dans la région alpine et «dans les deux sens», Bison Futé prévient que «les axes reliant les stations de ski seront particulièrement encombrés tout au long de la journée (A40, A43)».
Les clients, qui ont été informés mercredi par SMS et courriel, sont fortement encouragés à décaler leur voyage. Ceux dont le train est supprimé pourront échanger leur billet sans frais ou se faire rembourser la totalité du prix. Le transporteur offre également une réduction de 50 % sur leur prochain voyage aux clients concernés, grâce à un code envoyé «automatiquement» et «sous un mois».
Les syndicats grévistes estiment que l’accord de sortie de crise négocié fin 2022 - où une grève le week-end de Noël avait laissé 200 000 voyageurs sur le carreau -, tarde à être appliqué. Ils demandent aussi une renégociation de l’accord sur les fins de carrière. «Les engagements de l’entreprise qui ont été pris en décembre 2022 sont tenus», notamment sur les postes supplémentaires, a répliqué le patron de SNCF Voyageurs.
Mis à jour : à 10h23, une journée classée rouge dans les Alpes.