Le bras de fer se poursuit à l’approche de la grève annoncée autour du week-end du 8 mai. Ce jeudi, le ministre des transports, s’est voulu optimiste en espérant encore pouvoir éviter le conflit social. Philippe Tabarot a déclaré au micro de RTL qu’il avait «encore l’espoir que les syndicats reviennent à la raison» en pointant du doigt le fait que certains «ne semblent pas vouloir aller vers un apaisement».
«Je fais confiance à la SNCF pour voir ce qui est juste et ce qui n’est pas juste en termes de revendications», a-t-il encore souligné. Le ministre n’a pas manqué de mettre en garde : «une journée de grève, c’est 10 millions (d’euros) qui ne sont pas investis dans le réseau. Donc ceux qui se prétendent, et je veux bien croire, des amoureux du ferroviaire et qui souhaitent que l’Etat à travers la SNCF puisse investir dans le ferroviaire doivent […] ne pas utiliser en permanence l’arme de la grève». Le ministre avait estimé vendredi 18 avril, que les revendications des contrôleurs n’étaient «pas légitimes» et que ces derniers n’étaient «pas les plus mal traités au sein de la SNCF».
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«Du foutage de gueule»
Les déclarations du ministre des Transports surviennent au lendemain d’une réunion, organisée mercredi 23 avril, entre la direction de la SNCF et le syndicat SUD Rail. Le rassemblement n’a pourtant conduit à aucun accord alors qu’elle devait se concentrer sur des demandes des contrôleurs sur les plannings, qu’ils jugent trop imprévisibles et modifiés à la dernière minute, mais aussi les primes de travail. Dans le Parisien, Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de SUD Rail résume : «Elle [la réunion, ndlr] a duré deux heures, mais elle aurait pu se terminer au bout de deux minutes. La DRH nous a dit qu’il n’y aurait pas d’évolution sur la rémunération. Quant aux modifications de plannings, qui rendent la vie quotidienne insupportable pour les contrôleurs et les conducteurs, elle est restée sur la mise en place d’ateliers de travail. C’est du foutage de gueule.»
De nombreux préavis de grève ont été déposés pour la semaine du 5 mai. Les contrôleurs ont été appelés à se mettre en grève les 9, 10 et 11 mai, par SUD Rail, troisième syndicat à la SNCF mais deuxième chez les contrôleurs, ainsi que par un influent collectif de contrôleurs baptisé CNA (collectif national ASCT).
La CGT-Cheminots, premier syndicat, a appelé à se mobiliser dès le 5 mai. Sud Rail a également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié. Faute d’accord avec la SNCF, SUD Rail n’écarte pas de déposer de nouveaux préavis de grève après la semaine du 8 mai, précise le Parisien.
«Sur les salaires, nous avons fait le job»
Mercredi, la direction de la SNCF avait rappelé que «100% des engagements pris après le mouvement des contrôleurs fin 2022», notamment sur la rémunération, avait été «tenus». «Sur les salaires, nous avons fait le job lors des négociations annuelles, il ne peut y avoir de négociations semestrielles ou trimestrielles», avait estimé la direction de la SNCF, rappelant que l’augmentation moyenne des salaires des agents s’est portée à 2,2% pour 2025.
La direction a toutefois promis plus de visibilité sur les plannings de travail des contrôleurs, autre point de négociation avec les organisations syndicales qui reprochent des modifications de planning trop fréquentes.