La dispute continue autour de la grève SNCF du week-end du 8 Mai. Quelques jours après que le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a estimé sur les médias de Bolloré Europe 1 et CNews que les revendications des contrôleurs SNCF n’étaient «pas légitimes», le secrétaire fédéral de SUD rail Fabien Villedieu lui a répondu. «Le ministre met plus d’huile sur le feu qu’autre chose, ça ne va pas forcément aider à avancer mais je suis un croyant du dialogue social […], la grève n’est pas une fatalité, a déclaré le syndicaliste, lui aussi sur Europe 1, ce lundi 21 avril. Par contre on a des revendications et il faut y répondre.»
Les plannings et les primes en négociation
Une réunion doit avoir lieu mercredi avec la direction de l’entreprise ferroviaire, a ajouté Fabien Villedieu. Elle concernera les demandes des contrôleurs sur les plannings, trop imprévisibles et modifiés à la dernière minute, selon les syndicats, mais aussi les primes de travail.
Les contrôleurs sont appelés à se mettre en grève par SUD rail, troisième syndicat à la SNCF mais deuxième chez les contrôleurs, ainsi que par un influent collectif baptisé CNA les 9, 10 et 11 mai. SUD rail a également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié. La CGT Cheminots, premier syndicat, a, elle, appelé à se mobiliser dès le 5 mai.
Vendredi, le ministre des Transports avait déclaré que les revendications des contrôleurs n’étaient «pas légitimes» et que ces derniers n’étaient «pas les plus mal traités au sein de la SNCF». Il a réitéré ces paroles dimanche sur France 3, ajoutant que les revendications sur les plannings étaient plus justifiées que celles sur la rémunération. «Je fais appel à tous les cheminots pour leur esprit de responsabilité pour éviter un conflit que les Français ne supportent plus», a déclaré dimanche le ministre. «Est-ce qu’il faut être les plus mal traités pour avoir des revendications et faire des grèves ?» s’est interrogé Fabien Villedieu, mettant en avant les résultats financiers de la SNCF – 1,5 milliard d’euros de bénéfices en 2024. «Nous avons fait l’effort» de ne pas faire grève pendant les vacances scolaires, «il va falloir nous dire quand on a le droit de faire grève», a-t-il ironisé.