Le début de l’été va également être chaud sur le front social. Les compagnies aériennes sont appelées à annuler 40 % de leurs vols au départ ou à l’arrivée des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et Orly vendredi, veille des vacances estivales, en raison d’une grève de contrôleurs aériens à l’appel de deux syndicats, a annoncé ce mercredi 2 juillet la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Pour le premier jour de mouvement social, jeudi, un quart des vols seront supprimés dans les aéroports parisiens. L’aéroport de Beauvais, bastion du «low-cost», se verra également imposer une réduction des vols de 40 %, a précisé la DGAC dans un communiqué. De source proche du dossier, on indique que l’aviation d’affaires sera aussi très affectée par ce conflit.
A Nice, troisième plateforme française, ces annulations concerneront vendredi la moitié des liaisons, comme jeudi. Outre la ville de Christian Estrosi, le sud de la France restera particulièrement touché puisque les compagnies devront annuler 30 % de leurs programmes de vol à Lyon, Marseille et Montpellier, ainsi que dans les aéroports corses (Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari).
Reportage
Ce mercredi, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a exclu de céder aux revendications de syndicats «minoritaires», qui «sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés».
L’influente association Airlines for Europe, qui fédère entre autres Air France-KLM, Lufthansa, British Airways et Ryanair, a jugé pour sa part ces appels à la grève «intolérables» et a prévenu qu’ils allaient «perturber les projets de vacances de milliers de personnes».
«Des retards une bonne partie de l’été»
Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel (17 % des voix aux dernières élections professionnelles), l’Unsa-Icna, a appelé à la grève jeudi et vendredi. Le troisième, l’Usac-CGT (16 % des suffrages), a rejoint le mouvement.
En réponse aux propos de Philippe Tabarot, l’Unsa-Icna a dit «regrette [r] que la communication politique ait désormais pris le pas sur le traitement des problématiques majeures» à la DGAC.
Le syndicat a cité à cet effet «un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été», des outils obsolètes et «un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés».
Le premier syndicat, le SNCTA (60 % des voix), a pour sa part indiqué ne pas appeler à la grève. Selon une source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens sur quelque 1 400 se sont déclarés grévistes jeudi.