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Grève peu suivie en prévision à la SNCF ce jeudi : trafic quasi normal prévu pour les TGV

L’intersyndicale avait appelé début novembre à un grand mouvement en réponse à la confirmation du démantèlement de Fret SNCF. La SNCF prévoit un trafic quasi normal pour ses TGV ce jeudi 21 novembre.
Des agents SNCF en gare Montparnasse. (SIPA/SEBA. SIPA)
publié le 20 novembre 2024 à 20h14
(mis à jour le 20 novembre 2024 à 21h15)

La crainte d’une grande grève reconductible dans les trains à l’approche des fêtes de Noël s’éloigne : la grève de jeudi, présentée comme un «ultimatum» avant celle de décembre, ne sera que peu suivie à la SNCF, qui prévoit un trafic quasi normal pour ses TGV. L’appel à la grève de l’intersyndicale cheminote – qui réunit tous les syndicats de la SNCF – mobilise faiblement. Il y aura un Intercités sur deux en circulation et sept TER sur dix en moyenne partout en France.

La CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots avaient appelé début novembre à un grand mouvement en réponse à la confirmation du démantèlement de Fret SNCF, entreprise leader en France pour le transport de marchandises sur rail. La société doit disparaître le 1er janvier et être remplacée par Hexafret pour le transport de marchandises et Technis pour la maintenance des locomotives. Le processus doit aboutir à la suppression de 500 emplois sur 5 000, même si la SNCF a promis de reprendre tous les cheminots non conservés dans d’autres sociétés du groupe.

Ce démantèlement, sur lequel les syndicats réclament un moratoire, découle d’un accord signé entre le gouvernement et la Commission européenne, après l’ouverture d’une enquête pour aides d’Etat illégales versées à Fret SNCF. «Je suis assez dubitatif sur ce mouvement social, d’autant plus qu’il n’y a pas d’autres hypothèses possibles» que le démantèlement, a rappelé le ministre délégué aux Transports François Durovray mardi matin.

«Privatisation»

L’accord signé avec l’Europe prévoit aussi une ouverture du capital au privé de Rail Logistics Europe, qui rassemble toutes les activités fret de la SNCF, début 2026. Les syndicats dénoncent une privatisation, ce que conteste la direction puisque le groupe ferroviaire conservera la majorité du capital.

Dans un communiqué, la CGT-Cheminots a appelé mardi à la tenue d’un débat au Parlement concernant l’avenir de Fret SNCF, comme cela va être le cas au sujet du traité de libre-échange avec le Mercosur. «C’est un processus de privatisation au sens large», ajoute le secrétaire général de la CGT-Cheminots Thierry Nier.

Du côté de la direction de la SNCF, on assure que les travaux pour mener à bien ce processus sont engagés depuis de nombreuses années et que les négociations sociales sont bien avancées. «Les Français ne comprendraient pas une grève longue et dure en décembre», a souligné dimanche le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou dans une interview à la Tribune Dimanche.