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Tchou-tchou

Jean Castex pressenti pour prendre la tête de la SNCF

D’après les informations du «Figaro» révélées ce jeudi 12 juin, l’ancien Premier ministre, actuel PDG de la RATP, devrait devenir le nouveau patron de la société ferroviaire cet automne.
Jean Castex lors de la visite d'une nouvelle rame de métro, à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, le 14 février 2025. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 12 juin 2025 à 20h34

Après le gouvernement et la RATP, va pour la SNCF ? L’ancien Premier ministre Jean Castex devrait être nommé PDG de la société nationale ferroviaire par l’exécutif à l’automne, a révélé ce jeudi 12 mai le Figaro – «sauf énorme surprise». Le quotidien prend des pincettes étant donné que le principal intéressé n’a jamais confirmé cette information, et qu’il avait jusqu’à présent toujours démenti vouloir candidater à ce poste clé. «Je n’ai jamais écrit à l’Elysée, ni à une autre autorité, et je ne me porte pas candidat à la succession de Jean-Pierre Farandou», déclarait-il encore en avril, rappelant qu’il avait été reconduit tout récemment pour cinq ans à la direction de la RATP.

Passion pour le train

Il est vrai que le siège du patron de la SNCF est bientôt vide. L’actuel PDG, Jean-Pierre Farandou, doit quitter la direction de la société d’ici cet été en raison de la limite d’âge, 68 ans. Jean Castex, qui n’a jamais caché sa passion pour le secteur ferroviaire et qui porte un bilan plutôt positif à la RATP, est pressenti depuis quelques mois pour le remplacer. Parmi les autres noms cités figurent également celui de Xavier Piechaczyk, président de RTE (Réseau de transport d’électricité), ou encore celui de Marie-Ange Debon, présidente de Keolis, une filiale de la SNCF.

Mais même s’il n’est pas officiellement candidat, l’ancien Premier ministre peut être sollicité directement par l’exécutif, comme il l’avait été en 2020 pour mettre en œuvre le déconfinement lors du Covid-19 puis pour occuper contre toute attente Matignon. En revanche, comme l’explique le Figaro, cette nomination inopinée ne peut pas intervenir avant l’automne pour des raisons juridiques. En effet, un ancien membre du gouvernement ou président d’une instance publique doit, dans les trois ans après la fin de son mandat, se soumettre à l’avis de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), afin de contrôler un éventuel conflit d’intérêts. A partir du moment où les trois ans sont passés, il n’y a plus aucun compte à rendre.

Apprécié des syndicats

Si Jean Castex a quitté Matignon il y a plus de trois ans, le 16 mai 2022, ce n’est pas le cas de la direction de l’Afit (Agence de financement des infrastructures de transport de France), dont il a été le patron du 17 août 2022 au 9 novembre 2022. «Pour s’éviter d’éventuelles remarques de la HATVP, l’exécutif préférera attendre mi-novembre pour nommer Jean Castex PDG de la SNCF», estime le quotidien. En attendant, assure le Figaro, Jean-Pierre Farandou sera autorisé à diriger par intérim.

Selon un ministre, la patronne de la CGT Sophie Binet a elle-même demandé que Jean Castex, qui avait entretenu des bonnes relations avec les syndicats lors de son bail à Matignon, soit nommé à la tête de la SNCF. L’ancien chef du gouvernement est également apprécié de certains syndicats à la RATP, comme Force ouvrière, qui avait appelé à le reconduire pour un nouveau mandat. Son bilan financier est plus contrasté : si le chiffre d’affaires de la RATP a augmenté de 10 % en 2024, porté par les Jeux olympiques et des prolongements de lignes de métro, l’activité est restée déficitaire.

Dans une interview accordée en avril à la Tribune, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, imaginait, pour succéder à Jean-Pierre Farandou à la SNCF, «quelqu’un qui sait dialoguer avec ses salariés, qui a la culture du résultat financier, […] qui a une connaissance de la maison, du ferroviaire et du territoire.» Et d’ajouter : «Je vous laisse deviner quelle peut être cette personne».