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Inflation

JO 2024 : la mairie de Paris demande d’annuler le doublement des tarifs des transports

JO Paris 2024dossier
Dans un courrier adressé à Valérie Pécresse, deux adjoints d’Anne Hidalgo dénoncent l’énorme hausse des prix l’été prochain pour «tous ceux […] qui ne sont pas détenteurs d’un pass Navigo et n’auront d’autre choix que de payer le prix fort».
Le prix du ticket devrait passer à 4 euros et celui des pass hebdomadaires à 70 euros, contre 2,10 euros et 30 euros aujourd’hui. (Joel Saget/AFP)
publié le 6 décembre 2023 à 16h50

A la veille de la réunion devant entériner cette augmentation, la mairie de Paris demande à Valérie Pécresse, présidente de l’Ile-de-France et d’IDFM, l’autorité organisatrice des transports dans la région, de revenir sur la tarification spéciale JO pour l’été 2024. Deux adjoints d’Anne Hidalgo dénoncent un «coup de massue» pour les usagers. D’autant plus dans un contexte où «les Franciliens seront pris au portefeuille [en pleine] inflation où chaque euro compte», écrivent les adjoints à l’urbanisme Emmanuel Grégoire et au sport Pierre Rabadan dans une lettre rédigée ce mardi 5 décembre.

Fin novembre, Valérie Pécresse avait annoncé dans une vidéo publiée sur X (ex-Twitter) que le prix du ticket passerait à 4 euros et celui des pass hebdomadaires à 70 euros (contre 2,10 euros et 30 euros aujourd’hui). Les forfaits mensuels et annuels «ne seront pas concernés par ces augmentations», s’était défendue l’élue de droite, soulignant qu’il n’est «pas question que les Franciliennes et Franciliens payent» le surcoût engendré par les JO, estimé à 200 millions d’euros pour 15 % de service supplémentaire.

Des arguments insuffisants pour les deux adjoints de la mairie de Paris. «Tous ceux qui feront de ces Jeux un succès ne sont pas nécessairement détenteurs d’un pass Navigo et n’auront d’autre choix que de payer le prix fort», relèvent-ils. Dans leur courrier, les deux proches d’Anne Hidalgo évoquent par exemple «les travailleurs précaires qui viendront travailler» mais aussi les volontaires des Jeux, dont la présence est «indispensable pour la bonne tenue de cet événement». Le recrutement de ces derniers va «être mis en difficulté» par cette tarification spéciale, affirment-ils.

Quant aux visiteurs attendus, ils seront «très majoritairement français et surtout Franciliens», affirment Grégoire et Rabadan, s’appuyant sur une étude de l’Office de tourisme de Paris selon laquelle les habitants de la région représenteront 43 % des quelque 14 millions de visiteurs français attendus.

Se posant en défenseurs de Jeux «populaires et ouverts à tous», les deux adjoints demandent une réunion pour évoquer «le maintien de la tarification habituelle» et «la gratuité des transports en commun pour les volontaires parisiens».

Vote des tarifs JO 2024 et de l’augmentation du Navigo

Mais difficile d’imaginer que la présidente de la région Ile-de-France accepte de revenir en arrière. Vendredi dernier, Valérie Pécresse a répété que cette tarification spéciale représentait «le juste prix». Le comité d’organisation des Jeux a officiellement abandonné la gratuité des transports, promesse de candidature, lors de la révision budgétaire de 2022. Ile-de-France Mobilités avait alors dit travailler sur un tarif spécial, mais la mesure semble avoir disparu dans les limbes de l’inflation et de l’augmentation des prix de l’énergie.

L’instance doit se réunir en conseil d’administration mercredi 7 décembre pour voter ces tarifs JO 2024, ainsi que l’augmentation du prix du pass Navigo l’an prochain.