Il n’y aura pas de nouveau délai supplémentaire accordé. Si elles avaient été prolongées de quinze jours par rapport à la date initialement annoncée, les aides à l’achat de carburant – 30 centimes d’euro par litre pris en charge par l’Etat, 20 centimes supplémentaires par litre par TotalEnergies dans ses stations – diminuent dès mercredi 16 novembre. Ce qui ne signifie pas pour autant que les automobilistes vont devoir payer plein pot.
Fin du dispositif en janvier
La ristourne gouvernementale à la pompe de 30 centimes, en vigueur depuis le 1er septembre, sera ramenée à 10 centimes dès ce mercredi. En parallèle, la réduction de 20 centimes mise en place par le groupe TotalEnergies va également diminuer de 10 centimes. Les deux dispositifs prendront fin au 1er janvier 2023.
Le diesel à plus de 2 euros
Selon les derniers chiffres dévoilés par le ministère de la Transition écologique, le litre de sans-plomb 95 se moyennait à 1,68 euro. Celui du diesel à 1,80 euro et du sans-plomb 98 à 1,71 euro. Avec la baisse des aides, chaque litre coûtera entre 20 et 30 centimes plus cher selon les stations. Mécaniquement, le prix du gazole passera au-dessus de 2 euros. Idem pour le SP 98, la moyenne de 1,71 euro étant tiré vers le bas par la ristourne de TotalEnergies. Au 1er janvier, ce sera au tour du sans-plomb 95 de dépasser ce chiffre symbolique, synonyme d’angoisse pour des nombreux usagers des routes.
Un dispositif pour les gros rouleurs
La remise gouvernementale, qui a coûté 7,5 milliards d’euros à l’Etat, doit se transformer en une aide ciblée, destinée aux «gros rouleurs». Gabriel Attal, le ministre du Budget, annonçait ce lundi matin sur LCI qu’elle visera les «Français qui utilisent leur voiture pour aller travailler, qui, souvent, ont du mal à joindre les deux bouts». Si les contours du projet sont encore flous, celui-ci pourrait prendre la forme d’un remboursement sur les kilomètres parcourus.
Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, déclarait dimanche sur BFMTV que le nouveau dispositif «devrait concerner entre 11 et 12 millions» de personnes. Quant à la durée de celui-ci, le ministre s’est montré plus évasif : «tant que ce sera nécessaire» ajoutant que des précisions seront apportées tant sur la durée que sur le coût estimé.
Ruptures d’approvisionnement
Face à la diminution de ces ristournes, les automobilistes se sont rués sur les stations ce week-end. Selon les estimations de la branche distributeurs carburants du syndicat Mobilians, on compte une surconsommation comprise entre 10 et 30 %. Cet afflux a entraîné des ruptures d’approvisionnement. A l’échelle nationale, ce sont près de 21 % des sites qui étaient à sec pour au moins un type de carburant, essence ou gazole, sur un échantillon de 9 900 stations.