Grâce à une fréquentation des trains toujours au sommet, la SNCF reste florissante. Le groupe ferroviaire français a annoncé ce mercredi 28 février un bénéfice de 1,3 milliard d’euros en 2023. Des résultats dans le vert pour la troisième année consécutive, mais en recul par rapport au record de 2,4 milliards atteint l’an dernier. Son chiffre d’affaires s’est élevé à 41,8 milliards d’euros a très légèrement progressé (+0,7 %) par rapport au niveau historique de 41,5 milliards l’an dernier.
L’enthousiasme des Français pour le train s’est confirmé en 2023 : le TGV a enregistré un nouveau record de fréquentation, avec 122 millions de voyageurs, en hausse de 4 % par rapport à l’année précédente. Idem pour les TER, qui ont connu une fréquentation en hausse de 8 %, soit une augmentation de 21 % en quatre ans. «Nous sommes à l’âge d’or du train», s’était félicité en janvier Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, principale source de revenus du groupe.
Manque de TGV
Selon la compagnie, ces bons résultats ont permis d’augmenter les salaires de 17 % entre 2022 et 2024. Des annonces qui n’ont pas permis d’apaiser le climat social, comme le montrent les nouvelles grèves qui ont perturbé le trafic pendant ces vacances de février 2024. Les syndicats jugent insuffisantes les hausses annoncées par la direction, dont ils contestent les chiffres et dénoncent «une campagne de cheminot bashing dans les médias».
La SNCF doit aussi gérer la hausse des prix de l’énergie et contenir ses hausses de tarifs : les pouvoirs publics lui avaient demandé en 2023 de mettre en place un «bouclier tarifaire», préservant les prix des TGV Ouigo et des Intercités. Le prix des billets TGV a augmenté de 5 % en moyenne en 2023 et devrait encore augmenter en 2024, mais pas plus que l’inflation, attendue à 2,6 %. La compagnie souffre surtout d’un manque de trains à grande vitesse pour répondre à l’explosion de la demande. Les TGV-M nouvelle génération, construits par Alstom, avec plus de sièges, ne sont pas attendus avant 2025 au plus tôt. Le ralentissement du commerce mondial a par ailleurs nui aux recettes de la branche de logistique Geodis.