Menu
Libération
Aéronautique

L’agence européenne de sécurité aérienne ordonne l’inspection d’une partie des Airbus A350 après un incendie sur un appareil

Une partie de la flotte va devoir être contrôlée après le départ d’un feu dans un moteur lors d’un vol reliant Hong Kong à Zurich le lundi 2 septembre. Le problème à l’origine de l’incident a été identifié et les réparations ont commencé sur certains avions.
Un Airbus A350 de Cathay Pacific à l'aéroport international de Hong Kong, Chine, le 3 septembre 2024. (Tyrone Siu/REUTERS)
publié le 5 septembre 2024 à 16h18
(mis à jour le 6 septembre 2024 à 15h35)

Alors que la série noire de Boeing semble interminable, Airbus n’est pas en reste. L’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA) va demander l’inspection d’au moins une partie des A350 du géant européen après l’incendie d’un moteur sur un appareil de la compagnie aérienne hongkongaise Cathay Pacific. Un accident lié a priori à des «canalisations de carburant à haute pression» défectueuses, a-t-elle annoncé le jeudi 5 septembre.

Lors de cet incident touchant un A350-1000, le plus grand des long-courriers phares d’Airbus (de 389 à 480 passagers), «le feu a été rapidement détecté et éteint, et l’avion est retourné à Hong Kong en toute sécurité», a souligné l’AESA.

L’agence de sécurité aérienne «va demander une inspection de la flotte d’A350, qui pourra n’en concerner qu’une partie, pour identifier et démonter toutes les canalisations de carburant à haute pression potentiellement défectueuses», a-t-elle encore ajouté dans son communiqué. Ces «consignes urgentes de navigabilité» ne s’appliquent qu’aux appareils basés en Europe, a précisé l’AESA. Les autorités compétentes dans d’autres zones géographiques devront prendre leurs propres mesures.

La compagnie hongkongaise Cathay Pacific a annoncé de son côté prévoir un retour à la normale pour ses activités d’ici le samedi 7 septembre après la réparation de plusieurs appareils de ce modèle. Une opération qui a entraîné l’annulation de dizaines de vols. Les «conduites de carburant au niveau du moteur» de «15 avions» nécessitent un remplacement et «parmi eux, six ont déjà connu des réparations réussies», a affirmé l’entreprise dans un communiqué mercredi 4 septembre.

Plusieurs compagnies asiatiques ont de leur côté contrôlé leur flotte d’A350 tandis que Qatar Airways, le plus important opérateur d’A350-1000, a affirmé n’avoir pas relevé d’impact sur ses opérations jusqu’à présent tout en surveillant la situation.

«Plus de 20 millions d’heures de vol»

Les moteurs concernés sur les A350-1000 sont des Rolls-Royce Trent XWB-97. L’entreprise britannique a défendu ce modèle et a affirmé prendre des mesures pour améliorer leur durabilité. Elle a annoncé jeudi après-midi «travailler en étroite collaboration» avec l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne «sur un programme ponctuel d’inspection préventive des moteurs, qui pourrait n’être applicable qu’à une partie de la flotte A350». La firme s’est aussi engagée à «tenir ses clients informés» et a dit «attendre une nouvelle annonce de l’AESA plus tard dans la journée», assurant que «la famille de moteurs Trent XWB présente un excellent bilan au cours de ses neuf années de service» avec «plus de 20 millions d’heures de vol».

En Europe, Air France, qui utilise des modèles A350-900, a affirmé être en contact avec Airbus et Rolls-Royce. Les deux sociétés «n’ont ni conseillé ni demandé aux compagnies aériennes de procéder à des vérifications», a assuré la compagnie française. Sollicités par l’AFP, l’avionneur européen et le motoriste britannique n’ont pas été en mesure de réagir après les annonces de l’AESA. Airbus dit travailler «en étroite collaboration avec Rolls-Royce et Cathay Pacific» depuis l’incendie.

Les A350-900 également concernés ?

Alors que l’UE a demandé jeudi une inspection en urgence seulement pour les A350-1000, la compagnie aérienne Malaysia Airlines a annoncé ce vendredi avoir trouvé un «potentiel problème» sur un moteur d’Airbus A350-900 de sa flotte, le Trent XWB-84 de Rolls-Royce. Elle assure cependant avoir d’ores et déjà résolu le problème.

«Malaysia Airlines Berhad confirme que sa flotte d’A350-900, a récemment fait l’objet d’une inspection préventive, au cours de laquelle un possible problème avec les tuyaux de carburant à haute pression a été identifié sur un avion», a indiqué la compagnie dans un communiqué précisant que «ce problème a été rapidement résolu et l’avion a été entièrement autorisé à reprendre le service dans le respect de stricts protocoles de maintenance». L’agence européenne a estimé dans sa réponse à la compagnie asiatique ce vendredi qu’il était «non justifié à ce stade» de demander des inspections sur les appareils de ce modèle.

Mise à jour : à 17 heures 43, avec l’annonce de Rolls-Royce sur l’inspection de ses moteurs ; le 6 septembre à 15 heures 15, avec le «problème potentiel» décelé par Malaysia Airlines sur les moteurs d’A350-900.