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Décryptage

Le covoiturage sur le périph parisien, comment ça va rouler ?

A l'heure de la transition écologiquedossier
L’objectif de cette voie réservée, qui devrait entrer en service après les JO de Paris l’été, est de réduire la pollution atmosphérique et sonore ainsi que l’accidentologie, en diminuant le nombre de véhicules - sans toucher au nombre des trajets. Mode d’emploi.
Echapper aux embouteillages en voyageant à plusieurs? C'est l'idée des files réservées au covoiturage. (Laure Boyer/Hans Lucas.AFP)
publié le 23 novembre 2023 à 21h57

Le périphérique parisien aura bel et bien sa voie réservée pour le covoiturage, un aménagement prévu par le plan climat 2024-2030 de la capitale pour réduire son empreinte carbone d’ici à 2050. «Moins de voitures égal moins de pollution», atmosphérique comme sonore, a défendu jeudi 23 novembre l’adjoint écologiste de la maire de Paris, David Belliard, chargé des transports. Qui pourra emprunter cette voie du périph ? Comment sera-t-elle surveillée ? Libération fait le point.

Qui sont les automobilistes concernés ?

Les voitures transportant deux passagers ou plus pourront emprunter cette voie. Tout comme les taxis, les bus, les cars scolaires, les véhicules transportant des personnes en situation de handicap, les secours et les forces de sécurité. L’inter-files pour les deux roues motorisés restera autorisé.

Quand est-ce que cette voie dédiée entrera en fonction ?

«On sera prêts à activer cette voie réservée quelques semaines après les Jeux Olympiques, après quelques derniers paramétrages, s’est avancé David Belliard lors d’une conférence de presse. Sur le plan juridique, nous devons avoir le feu vert du préfet de police de Paris, mais nous imaginons que la demande remontera aux étages supérieursPour rappel, les JO s’achèvent le 11 août.

A quels moments de la journée ?

Cette voie sera activée du lundi au vendredi aux heures de pointe, de 7 heures à 10 h 30 et de 16 heures à 20 heures. «Les jours et horaires pourront être amenés à évoluer en fonction des usages», précise la mairie. La voie pourra également être activée ou désactivée en fonction de la situation (accidents, embouteillages…)

Concrètement, un panneau lumineux en forme de losange préviendra les usagers lors de leur insertion sur le périphérique pour leur indiquer si la voie réservée est active ou non.

Quels seront les contrôles ?

Les contrôles seront réalisés par vidéo-verbalisation, à l’aide de caméras de surveillance, censées pouvoir détecter le nombre de passagers par véhicule. Il ne devrait pas y avoir de période de test.

Comment pousser les usagers à faire du covoiturage ?

Pour inciter les automobilistes à partager leur véhicule, la mairie de Paris veut déjà d’accompagner le covoiturage au sein même de ses effectifs : «nous lancerons une application pour que nos 55 000 agents puissent facilement covoiturer», explique David Belliard, pour qui «le covoiturage ne se décrète pas, il s’organise».

Pour les autres usagers, la municipalité promet d’aider au financement des aires de covoiturage et de lancer des études pour mieux connaître les besoins.

Qu’en est-il de la réduction de la vitesse à 50 km/h ?

Annoncée mercredi 22 novembre par la mairie de Paris, la réduction de la vitesse de 70 à 50 km/h sur le périph fait également partie des 500 mesures du plan climat 2024-2030. La vitesse maximale autorisée était déjà passée de 90 km/h à 80 en 1993, puis à 70 km/h en 2014. De quoi faire baisser la pollution aux particules fines de 30 % et de 45 % pour les oxydes d’azote en dix ans. «C’est bien mais c’est encore trop», résume David Belliard.

Aujourd’hui, la vitesse médiane sur le périphérique est de 50 km/h la journée, de 30 à 45 km/h aux heures de pointe et de 60 km/h la nuit. «Abaisser la vitesse sur le périphérique affectera en priorité les usagers qui circulent la nuit ou tôt le matin : une fois de plus, on pénalise les Franciliens qui travaillent tard, ou qui se lèvent tôt parce qu’ils viennent de loin», s’agace de son côté la présidente de droite de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.