Menu
Libération
Esthétique ferroviaire

Le projet «Botox» ou quand la SNCF lance le lifting de ses TGV

L’idée consiste à prolonger de deux à dix ans la durée de vie de 104 TGV en raison d’une «demande de voyageurs toujours plus nombreux à choisir le train». Le coût global de ce programme de rénovation devrait atteindre «plusieurs centaines de millions d’euros».

Ce sont «près d’un tiers de nos TGV qui peuvent être prolongés», a précisé Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, alors que le parc TGV compte actuellement 363 rames. (Ludovic Marin/AFP)
Publié le 21/09/2023 à 14h06

Tout le monde peut avoir besoin un jour d’un coup de main pour contrer les assauts de la vieillesse. Même les TGV. SNCF Voyageurs a annoncé jeudi 21 septembre le lancement d’un projet baptisé «Botox» afin de prolonger de deux à dix ans la durée de vie de 104 TGV en raison d’une «demande de voyageurs toujours plus nombreux à choisir le train».

Ce projet de «prolongation de la durée de vie» des rames s’ajoute à la commande passée de 115 nouvelles rames de TGV Inoui nouvelle génération (TGV M), à l’augmentation du nombre de TGV Ouigo (passant de 38 à 50 rames) et à «l’intensification de l’utilisation du matériel roulant», a expliqué dans un communiqué cette société du groupe SNCF chargée du transport ferroviaire de voyageurs.

Avec Botox, l’objectif est de «prolonger la durée de vie de ces TGV au-delà de quarante ans», a déclaré Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, lors d’une conférence de presse. Ce sont «près d’un tiers de nos TGV qui peuvent être prolongés», a-t-il ajouté, alors que le parc TGV compte actuellement 363 rames.

L’entreprise rénove déjà ses trains à mi-vie, mais «à partir de 2026, 104 rames TGV verront leur durée de vie allongée de deux à dix ans […] au-delà ce qui est classique» et, «évidemment, cela doit se faire avec 100 % de sécurité, mais aussi du confort» pour les voyageurs, a souligné Alain Krakovitch, directeur TGV-Intercités.

La rénovation s’étalera jusqu’en 2033. Parmi ces rames, environ «un quart sont à deux niveaux et trois quarts à un niveau, les plus anciennes», a-t-il détaillé. «Seules les rames à deux niveaux seront prolongées jusqu’à dix ans», a-t-il noté. «Les autres rames seront prolongées de deux à six ans», a signalé Vincent Lahillade, directeur des opérations industrielles.

Le coût global de ce programme de rénovation confié aux ateliers de la SNCF devrait atteindre «plusieurs centaines de millions d’euros».

Pour rénover ces trains, des rames seront utilisées comme «magasins» de pièces détachées et des «techniques très modernes, par exemple la reproduction en 3D de pièces» seront retenues : «On est en train de créer une sorte de ressourcerie de matériel.»

La durée de la prolongation de la vie des trains dépendra des résultats d’expertises, soit un à trois ans d’études selon les rames. Les travaux de rénovation pourront prendre entre deux semaines et six mois. Les premières rames rénovées circuleront début 2026.