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Libération
Voitures électriques

Leasing social : nombre de véhicules, revenu de référence, outre-mer… ce qui change dans la version 2025 de retour ce mardi

La plateforme du gouvernement pour enregistrer les demandes de location destinés aux ménages modestes est mise en ligne ce mardi 30 septembre. Mais les 50 000 véhicules en partie pris en charge par l’Etat risquent d’être vite réservés.

Une Renault R5 électrique à Paris, le 23 avril 2024. (Nicolas Rongier/Hans Lucas. AFP)
Publié le 30/09/2025 à 8h13

Avec quelques différences par rapport au dispositif de 2024, la location avec option d’achat - ou leasing - de véhicule électrique pour les ménages modestes via un soutien mis en place par l’Etat fait son retour ce mardi 30 septembre. La première édition du «leasing social», lancée par le gouvernement début 2024, avait pris fin après six semaines, avec plus de 50 000 commandes validées pour 20 000 à 25 000 véhicules prévus initialement. Au vu de son succès, et des sommes à débourser, Bercy avait prématurément arrêté le dispositif.

Cette fois, il est prévu d’emblée pour financer 50 000 voitures électriques, dont 5 000 réservées aux personnes vivant ou travaillant dans des zones à faibles émissions (ZFE), pour l’instant encore en vigueur. Toutes les offres proposées sont à moins de 200 euros par mois, 95 euros pour les moins chères, pour une durée d’au moins trois ans. Elles ne prennent pas en compte les options, les assurances ou les frais d’entretien.

Concrètement, tout demandeur, majeur et domicilié en France, doit avoir un revenu fiscal de référence inférieur ou égal à 16 300 euros par part (contre 15 400 euros en 2024) et aller travailler en voiture à plus de 15 km de chez lui, ou faire plus de 8 000 km par an avec sa voiture personnelle dans le cadre de son activité professionnelle.

La liste des modèles concernés, d’une douzaine de marques (Peugeot, Citroën, Renault, Volkswagen, Fiat, Skoda, Ford…), est elle aussi disponible sur le site ecologie.gouv.fr.

Pour postuler, il ne faut pas avoir bénéficié du dispositif en 2024 et, cette fois, le dispositif sera ouvert à l’outre-mer. Un simulateur mis en ligne par le ministère de la Transition écologique permet aux potentiels acquéreurs de tester leur éligibilité.

Cela représente une enveloppe d’environ 370 millions d’euros, qui, comme le bonus écologique, sera financée par des certificats d’économie d’énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d’énergie.

«Afflux important»

Le leasing social pourrait encore une fois connaître un grand succès, selon Renault, qui a déjà enregistré «plusieurs milliers» de dossiers pré-validés dans ses concessions, notamment pour sa R5 électrique. Autant de clients intéressés et remplissant les critères qui n’auront plus qu’à valider leur demande sur la plateforme du gouvernement, mise en ligne ce mardi, a expliqué le directeur général de Renault France Guillaume Sicar. Il table sur «cinq à dix jours ouvrables» pour atteindre la barre des 50 000 véhicules cette année.

Seule inconnue, selon lui, «il peut y avoir un afflux important» sur le site dans les deux premiers jours, et «il va falloir que le système du gouvernement tienne le coup».

Grégory Caret, directeur de l’observatoire de la consommation à l’UFC-Que choisir, salue de son côté «une attente qui était à combler», au regard des prix «dissuasifs» des voitures neuves.

Les opérateurs de recharge électrique se félicitent également du retour du dispositif. Fastned «accueille très positivement» la nouvelle, explique Jean Baryla, secrétaire général en charge des relations institutionnelles de l’entreprise. Il souligne le gain de pouvoir d’achat du passage d’un véhicule thermique ou hybride à l’électrique : 1 600 euros par an, selon une étude publiée début septembre par Charge France, l’association des opérateurs de recharge.

Toutefois, il n’est pas sûr que le leasing social soit reconduit à l’avenir. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a déclaré, lors d’une présentation du dispositif à la presse quelques jours avant son lancement, qu’il n’y avait «pas d’engagement sur le fait de reconduire l’opération chaque année». L’urgence budgétaire - et les choix gouvernementaux - pourrait malheureusement avoir raison d’une mesure sociale et environnementale.