Le président de la SNCF ne pouvait pas rêver d’un meilleur cadeau de départ avant de quitter ses fonctions, vraisemblablement à l’automne. Pour sa dernière présentation de résultats financiers, Jean-Pierre Farandou a annoncé, jeudi 24 juillet, des bénéfices exceptionnels pour le groupe ferroviaire au premier semestre 2025. 950 millions d’euros contre 143 millions au premier semestre 2024, soit un résultat net multiplié par plus de six.
Ces performances sont en grande partie liées aux bénéfices du gestionnaire d’infrastructure SNCF Réseau et de la compagnie ferroviaire SNCF Voyageurs. La bonne santé de SNCF Voyageurs, 10,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires au premier semestre, est portée par la hausse globale du trafic sur les rails avec des trains de plus en plus remplis. La fréquentation du TGV, avec plus de 81,2 millions de passagers transportés, a progressé de 1,7 %, le TER de 3,9 % (même si la perte du service Marseille-Nice depuis fin juin pourrait légèrement affecter l’activité le reste de l’année), le Transilien, en région parisienne, de 6,5 % et Intercités de 3,1 %, toujours par rapport au premier semestre de l’an dernier.
Tarifs de péages en hausse
De son côté, SNCF Réseau, «le pivot du système» selon la direction du groupe, a amélioré sa marge de 300 millions d’euros grâce à une hausse de la circulation des trains sur son réseau et des tarifs de ses péages (de 2,5 % pour la grande vitesse et le fret, et de 6 % pour TER et Intercités). L’entreprise est donc en capacité de «continuer à investir massivement dans la régénération» des infrastructures, a souligné le directeur financier de la SNCF, Laurent Trevisani.
C’est principalement le recul du chiffre d’affaires du groupe de transport public Keolis (-7,1 %), notamment en raison de la perte du contrat d’exploitation du réseau de tramway de Melbourne en Australie qui explique la faible progression du chiffre d’affaires de l’ensemble du groupe SNCF (+ 0,6 %), porté au premier semestre 2025 à 21,5 milliards d’euros.
Ces bons résultats globaux permettent à la SNCF de maintenir des investissements importants dans l’achat de nouvelles rames ou dans la rénovation des voies à hauteur de 11 milliards d’euros et d’envisager près de 20 000 recrutements en France sur l’ensemble de cette année.