Les contrôleurs de la SNCF remettent le couvert. Après la grève de décembre 2022, qui avait obligé l’entreprise ferroviaire publique à annuler de nombreux trains en pleine période de Noël, les agents de contrôle de la SNCF menacent de faire grève les 16, 17 et 18 février. Mobilisé via une page Facebook baptisée «Collectif national ASCT», ce groupe de contrôleurs, constitué en dehors de tout cadre syndical, n’est pas habilité à déposer de préavis et doit donc convaincre les syndicats de porter ses revendications. C’est chose faite puisqu’un préavis a été déposé ce vendredi 2 février par SUD rail du jeudi 15 février à 20 h, au lundi 19 février à 8 h.
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La CGT-Cheminots a embrayé en déposant un préavis de grève reconductible à partir du 15 février à 19 h. Le premier syndicat du groupe ferroviaire «appelle les cheminots de la filière train, quelle que soit leur activité (InOui, Ouigo, TER, Intercités, Transilien) leur grade ou leur fonction, à cesser le travail les 16, 17 et 18 février». Un week-end qui ne semble pas avoir été choisi au hasard puisqu’il risque d’entraver les départs en vacances pour les Français rattachés aux académies de Besançon, Dijon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Limoges et Poitiers. Ce week-end se situe également au beau milieu des vacances scolaires des académies d’Ile-de-France, Montpellier et Toulouse.
Revendications
Les contrôleurs comme les syndicats estiment que certaines mesures promises lors de la résolution du conflit, en décembre 2022, tardent à se concrétiser, notamment la présence obligatoire de deux contrôleurs par TGV. Ils réclament également une revalorisation de leur prime de travail : la CGT souhaite la faire passer à 780 euros par mois – contre 720 euros actuellement. Ils demandent enfin «une reconnaissance de la pénibilité du métier avec la renégociation de l’accord sur la cessation progressive d’activité», qui permet de gérer les fins de carrière, selon Fabien Villedieu de SUD rail.
La CFDT-Cheminots a elle aussi dénoncé la non-application des mesures issues de l’accord de sortie de crise signé fin 2022. Si le syndicat ne soutient pas officiellement la grève, il a appelé ses antennes locales à déposer des demandes de concertation immédiates (DCI), préalable au préavis de grève.
En novembre, les négociations annuelles obligatoires (NAO), signées par deux syndicats sur quatre, ont entériné une hausse de salaire moyenne de 4,6 % en 2024 pour les cheminots de la SNCF. Les détracteurs de l’accord dénoncent une augmentation générale de seulement 1,8 %, le reste découlant de l’ancienneté et de l’avancement individuel. SUD rail avait menacé de faire grève à Noël avant de renoncer et de donner rendez-vous en janvier pour «construire un mouvement sur les salaires».