Près de 70 fausses alertes à la bombe ont visé des aéroports français depuis mercredi, envoyées depuis «quasiment toujours la même adresse email située en Suisse», a indiqué ce dimanche 22 octobre le ministre des Transports Clément Beaune sur le plateau de Questions politiques (France inter, France TV, le Monde). «Depuis mercredi, c’est quasiment toujours la même adresse email qui est utilisée, située en dehors de l’Union européenne, en Suisse», a-t-il expliqué, laissant entendre que cela mettait les auteurs de cet «mail type qui se ressemble d’un jour à l’autre» hors de portée de certaines sanctions dans l’UE.
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Les alertes sur les aéroports sont le fait non «pas de petits blagueurs» mais de «gros abrutis voire de grands délinquants», a souligné Clément Beaune. Concernant leur motivation, «il peut y avoir un mélange entre des gens qui font des mauvaises blagues, qui veulent faire peur pour de vrai, et parfois aussi une sorte de compétition dans la bêtise entre des hackers», a suggéré le ministre.
60 enquêtes lancées
Faire des fausses alertes est «extrêmement dangereux» car cela mobilise les forces de sécurité «pendant plusieurs heures» et oblige à une évacuation «dans certains cas» de sorte que «les gens se rassemblent à l’extérieur ce qui est aussi un problème de sécurité», a rappelé le ministre. Il a invité les sites hébergeurs à aider les autorités françaises : «Chacun a une responsabilité, y compris les plateformes, et les réseaux sociaux pour ne pas être le support de ce genre d’attaque et coopérer le plus vite possible avec l’aviation civile française et notre justice.» Il a indiqué avoir demandé à chaque aéroport, à chaque alerte reçue par un mail ou un appel, de systématiquement porter plainte.
Outre les aéroports, certains établissements publics sont particulièrement visés. Le château de Versailles a ainsi annoncé son évacuation temporaire dimanche pour la septième fois en neuf jours. Au total, « plus de 60 enquêtes, tous lieux confondus, ont été lancées », assure Clément Beaune. Un suspect a été interpellé vendredi pour l’unique alerte émise par téléphone concernant le château de Versailles, les autres ayant été postées sur un site internet gouvernemental, selon des sources policières.