Les Jeux olympiques se rapprochent et le ton monte encore d’un cran dans les aéroports parisiens. Les syndicats CGT, CFDT, FO et Unsa dénoncent ce lundi 8 juillet la décision «unilatérale» du PDG du groupe ADP (Aéroports de Paris), Augustin de Romanet, de «verser une prime uniquement à une partie du personnel», alors qu’ils demandent une gratification pour l’ensemble des salariés. A l’issue d’une assemblée générale, les salariés ont annoncé soutenir la décision des syndicats d’«interrompre leur participation à toutes formes de réunions avec la direction», et appellé à lancer «un mouvement de grève le 17 juillet prochain pour obtenir satisfaction».
En période estivale, les aéroports d’Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle accueillent environ 350 000 passagers par jour. Le groupe ADP (Aéroports de Paris) ne s’attend pas à voir les volumes de voyageurs croître à l’occasion des Jeux, mais il a tout de même pris des mesures pour garantir l’accueil des athlètes, avec des parcours spécifiques et des infrastructures éphémères.
Aussi, devant une «dégradation des conditions de travail» qui risque de s’accentuer durant la compétition, les syndicats réclament une «gratification pour l’ensemble du personnel», mais aussi un plan d’embauche «massif» de 1 000 postes ainsi que la garantie de pouvoir poser des jours pendant les Jeux olympiques et paralympiques. «Force est de constater que le PDG a balayé nos revendications.», regrettent les représentants du personnel, qui rappellent avoir «unanimement dénoncé ces méthodes de division et les choix de la direction».
«Ultimatum» des syndicats
«L’entreprise dispose des ressources pour répondre aux demandes légitimes des salariés et de leurs représentants», insistent les syndicats, citant les «dividendes confortables des actionnaires». La position de la direction les a conduits à interrompre toute réunion avec elle – «décision unanime des syndicats» soutenue vendredi par près de 300 salariés réunis en assemblée générale. «Si nous en sommes réduits à appeler à la grève, c’est en raison du refus obstiné de la direction et en particulier du PDG d’ADP, sous-estimant l’ultimatum lancé par les syndicats unis et la détermination des personnels», ont affirmé la CGT, la CFDT, FO et l’Unsa.
Les organisations syndicales réclament «depuis des mois» à la direction «des moyens pour faire face à l’évolution du trafic aérien et à l’organisation» des Jeux olympiques et paralympiques, rappelaient-elles dans un communiqué mi-juin. «Le dialogue social est permanent», rétorque quant à elle la direction, interrogée ce lundi. Elle assure «demeurer en contact avec les organisations syndicales» et se dit même «étonnée» car «à 18h30», elle n’avait «pas reçu le préavis annoncé».
Les dirigeants se veulent aussi rassurants et estiment que «cette grève ne devrait pas entraîner d’annulations de vols». Les salariés d’ADP avaient déjà été appelés à la grève le 19 mai, mais leur mouvement n’avait pas provoqué de perturbations majeures. En dehors des aéroports, des salariés de plusieurs secteurs ou entreprises publiques se sont mobilisés avec succès ces derniers mois pour obtenir des primes d’activité en vue des Jeux olympiques, notamment à la RATP et la SNCF.
Mis à jour à 19 h 37 avec la réaction de la direction