Le bras de fer avec le gouvernement va reprendre. Pour protester contre la réforme de la prise en charge des frais de transport de patients, une mobilisation est prévue le 5 septembre, jour où la Fédération nationale du taxi souhaite bloquer le pays. «Nous voulons mettre le pays à l’arrêt pour que le gouvernement arrête de nous mépriser», a affirmé Dominique Buisson, secrétaire général de la FNDT.
Parmi les actions de blocage prévues en France, «les Champs-Elysées restent le point d’orgue» mais l’organisme compte aussi viser les aéroports, les gares ou les frontières. «On veut également mettre le système de distribution de carburant en vrac», a ajouté Dominique Buisson, au lendemain d’une réunion entre les fédérations de taxis lors de laquelle ont été précisés les contours de cette nouvelle mobilisation.
Cette mobilisation, qui avait connu une première vague en mai et en juin, «n’est pas que pour les taxis, c’est aussi pour les assurés qui risquent de ne plus avoir de prestataires pour leur transport sanitaire», a affirmé le responsable.
Tribune
Une nouvelle convention publiée au Journal officiel début août a changé les règles de prise en charge par l’Assurance maladie des transports de patients par les taxis dans l’objectif d’en réduire ses coûts croissants. Elles s’appliqueront dès octobre. Parmi les modifications, le forfait de prise en charge sera harmonisé au niveau national et augmenté mais les retours «à vide» une fois le patient déposé, coûteux, seront fortement dissuadés.
La FNDT chiffre à 30 % la perte potentielle de chiffre d’affaires de cette réforme quand l’Assurance maladie affirme qu’elle profitera à la majorité des taxis. En parallèle, elle espère au moins 150 millions d’euros d’économies grâce à cette réforme qu’elle juge nécessaires face à la forte augmentation des coûts du transport sanitaire : 6,7 milliards d’euros en 2024, soit 7 % de plus qu’en 2023, et 2,1 milliards d’euros de plus qu’il y a dix ans.
85 % des taxis font du transport de patients
Les taxis y prennent une place de plus en plus importante et sont désormais à l’origine de presque la moitié des coûts, contre moins de 20 % au début des années 2000. Ils ont surtout grappillé la part des véhicules sanitaires légers, moins chers selon l’Assurance maladie.
Pour Dominique Buisson, le transport sanitaire est de plus en plus coûteux notamment car les patients ont «plus de rendez-vous» et doivent se rendre de plus en plus loin du fait de «l’éloignement des centres de soins». La très grande majorité des taxis (85 %) réalise du transport de patients, selon la FNDT. Une activité souvent essentielle pour leur business, alors que les transports remboursés représentent la moitié du chiffre d’affaires des taxis avec une convention, voire jusqu’à 80 % pour certains chauffeurs selon la Sécu.
Malgré la proximité des deux dates, la Fédération nationale du taxi ne souhaite pas unir la mobilisation des taxis au mouvement de blocage du 10 septembre. «Nous ne sommes pas sur les mêmes revendications», a affirmé Dominique Buisson.
Mise à jour à 12h36 avec les actions prévues par les organisations