«Les vacances sont un répit face aux désagréments [de la vie], […] il peut alors sembler étrange que le rêve ultime des Américains en matière de vacances consiste à se retrouver plongés dans une énorme machine de mort et de décomposition.» En 1997, dans Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas, classique du récit de croisière, l’écrivain David Foster Wallace s’interrogeait déjà sur ce tourisme si particulier. On en était pourtant à la préhistoire : cette année-là, ils n’étaient même pas 5 millions de touristes à monter sur un bateau de croisière. En 2024, selon Cruise Lines International Association, principal lobby du secteur, ils étaient 34,6 millions de personnes. Un record historique.
Ce succès incontestable affronte pourtant de multiples critiques : pollution de l’air et émissions de gaz à effet de serre ; surtourisme dans des villes portuaires qui veulent les bannir ; modèle social de ses travailleurs… Le secteur a également parfois l’image d’un tourisme de riches, même si un couple peut s’en tirer facilement pour moins de 1 500 euros la semaine, repas inclus.
Sept nuits et six escales
Pour absorber cette demande grandissante, la filiale croisières du leader mondial du transport de conteneurs, MSC, a inauguré en grande pompe fin mars le deuxième navire de sa classe World, qui devrait compter jusqu’à six navires géants. Ce MSC World America a depuis rejoint les Caraïbes, région qui concentre à elle seule 43 % des croisiéristes mondiaux. Son frère aîné, le MSC World Euro