Pas de réforme du droit de grève, «pour l’instant». Sur France Inter ce mercredi 28 février, le ministre délégué chargé des Transports Patrice Vergriete s’est démarqué des discours de la droite - mais aussi de la ministre des Relations avec le Parlement, Marie Lebec - qui a déposé, dans le sillage d’une grève SNCF mi-février en plein milieu des vacances d’hiver, une nouvelle proposition de loi pour octroyer au gouvernement un capital annuel de 60 jours d’interdiction de grève.
«Je ne pense pas qu’il y ait besoin de réformer le droit de grève aujourd’hui», a-t-il déclaré au micro de la radio publique. «S’il y avait des périodes, il faudrait les choisir et qu’est-ce qu’on privilégie ? Les vacances ? Ou alors le quotidien des Français ? Moi, je préfère en appeler à la responsabilité» de la direction et des syndicats, a déclaré le ministre, qui rencontrera «prochainement» les syndicats «y compris du rail».
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Des propos qui contredisent ceux formulés une semaine plus tôt par Marie Lebec. «La réflexion sur le sujet peut être débattue à l’Assemblée, affirmait chez Sud Radio la ministre des Relations avec le Parlement. Est-ce que les modalités doivent forcément passer par la loi ? Est-ce que ça peut faire l’objet d’un accord ou autre avec les représentants syndicaux ? Je crois que toutes les options sont ouvertes.»
«Absolument pas» inquiet d’une grève pendant les JO
L’agacement s’était ressenti lors de la grève des contrôleurs mi-février dans les rangs macronistes, le Premier ministre Gabriel Attal déclarant que la grève était «un droit» mais «aussi que travailler est un devoir». «La question n’est pas le droit de grève, mais de savoir jusqu’où on n’en abuse pas», avait aussi estimé le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. Patrice Vergriete ne dit pas autre chose en affirmant que la grève devait être «l’ultime recours» et non «le début de la négociation».
Billet
Interrogé sur la possibilité d’une grève à la SNCF comme à la RATP pendant les JO de Paris cet été, le ministre des Transports a affirmé n’être «absolument pas» inquiet. «Je ne crois pas un seul instant que les ouvriers, que les salariés, que les syndicats mettront en péril l’image de la France», a-t-il dit. «Il n’y aura pas grève.»
Interrogé sur les coupes budgétaires annoncées la semaine dernière par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, avec deux milliards piochés sur les programmes «écologie, développement et mobilité durables», Patrice Vergriete a affirmé que son budget restait «en hausse d’un milliard» d’euros.
«Certes, pas 1,3 milliard, mais 1 milliard […] le respect des équilibres budgétaires n’empêche pas de pouvoir définir ses priorités et les transports en font partie», a ajouté l’ancien maire de Dunkerque, connu pour avoir instauré la gratuité des bus dans sa ville. Enfin le ministre a annoncé souhaiter une convention citoyenne sur les mobilités pour «rentrer dans les détails» sur l’évolution des autoroutes ou le développement du train par exemple.