Menu
Libération
Circulation

Avec le périphérique parisien à 50 km/h, c’est aussi la fin de l’inter-files pour les motards

L’abaissement de la vitesse à partir de ce mardi 1er octobre sur le périphérique parisien a un double impact sur les motards, qui n’ont désormais plus de droit de circuler entre les files de voitures. Ils protestent contre l’interdiction de cette pratique.
Sur le périphérique parisien. (Kenzo Tribouillard/AFP)
publié le 1er octobre 2024 à 11h27

Les automobilistes franciliens ne seront pas les seuls à devoir revoir leurs habitudes sur le périphérique. Les motards aussi sont concernés par la réduction de la vitesse de 70 à 50 km/h, instaurée progressivement dès ce mardi 1er octobre. A double titre même, puisque cet abaissement de la vitesse autorisée leur ôte aussi le droit de pratiquer la circulation inter-files.

Autorisée à titre expérimental depuis août 2021, la mesure permettait aux deux et trois roues motorisées de se faufiler entre les rangées de voitures lorsque le trafic est dense. Mais cela avait cours uniquement sur les grands axes séparés par un terre-plein central avec deux voies de part et d’autre, et «où la vitesse maximale autorisée est supérieure ou égale à 70 km/h».

«Situation regrettable»

L’expérimentation de la circulation inter-files avait été prolongée via un nouvel arrêté jusqu’au 31 décembre 2024. Mais avec l’abaissement à 50 km/h, la nouvelle vitesse maximale autorisée sur le périph va rendre sa pratique obsolète, puisqu’elle ne remplira désormais plus toutes les conditions listées dans le texte de loi.

«Je ne suis pas sûr que tout le monde, les motards, l’ait bien compris», s’interrogeait la semaine dernière Laurent Nuñez, le préfet de police. Pour faire perdurer cette pratique sur le boulevard circulaire, il faudrait une dérogation décidée par la délégation de la sécurité routière, une entité du ministère de l’Intérieur. Mais «elle n’en a pour l’heure pas exprimé le souhait», selon le Parisien.

Dans un communiqué relayé début septembre, la Fédération française des motards en colère évoquait une «situation regrettable. Surtout lorsqu’on connaît les embouteillages à répétition de la ceinture parisienne alors que le deux-roues motorisé permet d’optimiser la mobilité urbaine : 10 % de deux-roues motorisés, c’est 40 % d’embouteillages en moins», selon l’association, qui s’appuyait alors sur une étude universitaire parue en 2015.

Les motards avaient déjà pu expérimenter la disparition de l’inter-files cet été lors des Jeux olympiques, au cours desquels la pratique avait été suspendue entre le 15 juillet et le 15 septembre, mais uniquement sur les voies «olympiques», c’est-à-dire réservées aux Jeux de Paris 2024. La circulation inter-files était tout de même autorisée entre les deuxième et troisième voies de circulation.