Un coup d’arrêt pour la mesure à une semaine de son entrée supposée en vigueur ? Le nouveau ministre des Transports, François Durovray, a tempéré ce mardi 24 septembre l’annonce d’Anne Hidalgo de l’abaissement progressif de la vitesse maximale autorisée sur le périphérique à 50 km/h à partir du 1er octobre. «Le périphérique est une voie communale. La maire de Paris peut, juridiquement, fixer la limitation à 50 km/h. Simplement, je veux [lui] dire que le périphérique n’est pas uniquement une voie qui concerne les parisiens. C’est une voie qui concerne tous les Franciliens et même au-delà», a développé François Durovray sur TF1.
Le nouveau ministre, et président du conseil départemental de l’Essonne, avait déjà martelé lundi dans une interview au Parisien qu’il ne s’agit pas «d’une décision que la maire de Paris peut prendre seule».
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Dérapage contrôlé pour le ministre des Transports dans ce dossier, qui figure sur son bureau «tout en haut de la pile, compte tenu du calendrier» de l’application de la nouvelle vitesse limite, supposément mardi 1er octobre.
Si François Durovray s’est dit «pas convaincu» par le projet auprès du journal, il a déclaré avoir «l’intention d’échanger avec la maire de Paris sur le sujet» et «évoquer potentiellement une méthode» après cette discussion. Il a aussi appelé Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, la présidente francilienne, à se «mettre autour de la table». D’après lui, Valérie Pécresse a déjà donné son assentiment pour cette rencontre. «Essayons de voir comment on peut concilier à la fois les enjeux environnementaux qui sont portés par la maire de Paris mais également des enjeux de vie quotidienne», a-t-il plaidé sur TF1. Toujours selon le ministre, l’élue socialiste parisienne n’a pas encore répondu à cette invitation.
Mais par la voix de son adjoint aux Transports, l’écologiste David Belliard, la mairie de Paris a fait connaître sa volonté de poursuivre sur cette piste : «Nous assumerons, parce que nous avons le pouvoir juridique, mais aussi parce que nous nous y sommes engagés pendant la campagne électorale» des municipales 2020, a-t-il rappelé ce mardi sur BFM Paris. «Nous ne prenons personne par surprise», a souligné David Belliard, qui pointe aussi sur X le fait que «depuis 2018, la région Île-de-France et IDF Mobilités, dont est membre François Durovray, sont invitées à venir discuter et débattre de l’avenir du périphérique».
La voie pour le covoiturage aussi au point mort
La maire de Paris souhaite faire passer la vitesse maximale de 70 km/h à 50 km/h sur l’autoroute urbaine de 35 km qui fait tout le tour de la capitale, pour réduire les nuisances sonores et la pollution de l’air. Elle assure être en mesure de prendre cette décision seule et n’a pas attendu l’avis de l’Etat. C’est toutefois ce dernier, par le biais des radars de contrôle de vitesse, qui est en mesure d’assurer la réelle application de la mesure.
Valérie Pécresse a fait adopter mercredi 11 septembre par le conseil régional d’Île-de-France une motion de rejet du projet établi par Anne Hidalgo et appelle à privilégier la pose d’enrobés sonores autour du périphérique pour limiter le bruit. Le ministre appelle par ailleurs à «l’augmentation de l’offre de transport public sur le périphérique pour qu’il n’y ait pas d’un côté les parisiens et de l’autre côté les habitants de banlieue» comme alternative à la baisse de la vitesse sur le périph.
Concernant l’instauration d’une voie réservée au covoiturage sur le périphérique, autre proposition défendue par la socialiste Anne Hidalgo, François Durovray a là encore appelé à temporiser, dans son interview au Parisien : «L’offre n’est pas tout à fait mature» pour le covoiturage dans la région parisienne, a-t-il affirmé. «Ça ne se fera pas sans moi», avait déjà mis en garde le préfet de Police de Paris Laurent Nuñez, lors d’une séance du conseil de Paris au mois de mai.