Emmanuel Macron l’avait fanfaronné : en France, «on aime la bagnole». Alors quand le délai pour passer son permis de conduire s’allonge et que le taux de réussite à l’examen reste relativement faible, le gouvernement se met en branle-bas de combat et lance des «mesures d’urgence». Enumérées par le ministre auprès du ministre de l’Intérieur François-Noël Buffet ce jeudi 31 juillet au micro de RMC, ces annonces ont pour objectif de remédier au manque d’inspecteurs, et donc par extension, au manque de créneaux pour passer son permis de conduire. Car, assure le ministre, «en 2024, on est à plus de 80 jours d’attente, en moyenne, ce qui veut dire que dans certains territoires, cela peut être trois ou quatre mois».

«Immédiatement, on ouvre 80 000 places d’examen, ce qui correspond à un mois de plus dans l’année pour passer son permis», annonce le ministre. Pour remplir tous ces nouveaux créneaux, François-Noël Buffet promet le recrutement «de plus de 106 inspecteurs», ainsi que «la mobilisation d’agents détachés qui sont en retraite» et «la création de 10 postes supplémentaires pour l’année prochaine».

A l’heure actuelle, la France compte moins d’un millier d’inspecteurs sur l’ensemble de son territoire selon les chiffres de l’Onisep, rattaché au ministère de l’Education nationale. Contrairement aux moniteurs d’auto-école, qui sont salariés du secteur privé, les inspecteurs qui font passer l’examen du permis de conduire sont des fonctionnaires d’Etat rattachés au ministère de l’Intérieur et doivent passer un concours de la fonction publique. Sur 1 000 candidats chaque année, seuls 50 sont retenus. François-Noël Buffet souhaite donc porter le nombre de lauréats à 60 à partir de 2026.

Quant aux plus de 106 inspecteurs bientôt embauchés, ils doivent en réalité remplacer des postes vacants, «dont 49 seront opérationnels dès la fin du mois de septembre». D’après RMC, les autoécoles estiment qu’il faudrait environ 200 examinateurs en plus pour répondre à la demande actuelle : chaque année, plus d’un million de Français passent le permis.

Ce qui inquiète également le gouvernement, c’est le taux de réussite : seulement 52 % des candidats repartent avec la carte rose. «Nous allons lancer dès septembre une réflexion plus approfondie sur le permis de conduire, les conditions de son enseignement, et quelles règles pouvons-nous faire évoluer pour obtenir des résultats plus favorables que ces 52 % qui sont insuffisants», a assuré François-Noël Buffet.