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Porte qui tombe en plein vol : le patron de Boeing reconnaît une «erreur»

Moins d’une semaine après l’incident survenu lors d’un vol Alaska Airlines, le directeur général de l’avionneur américain, Dave Calhoun, a dit mardi tout «faire en sorte [pour] que cet événement ne se reproduise jamais».
Le directeur général de l’avionneur américain, Dave Calhoun, sur Bloomberg TV, en 2017. (Christopher Goodney/Bloomberg.Getty Images)
publié le 10 janvier 2024 à 8h09

Après les vérifications, le mea culpa. Le directeur général de Boeing, Dave Calhoun, a reconnu mardi une «erreur» après l’incident du décrochage d’une porte lors d’un vol de la compagnie Alaska Airlines, qui a entraîné le maintien au sol de dizaines d’avions 737 MAX 9 du constructeur américain.

«Nous allons aborder [ce dossier] en commençant par reconnaître notre erreur», a déclaré le dirigeant lors d’une réunion dans l’usine du groupe à Renton (Etat du Washington), selon des citations transmises par une porte-parole de Boeing. Dave Calhoun a promis de traiter la question «en toute transparence, à chaque étape du processus» et a dit s’en remettre à l’autorité américaine de régulation de l’aviation civile (FAA), «pour s’assurer que tous les avions autorisés à voler soient sûrs et faire en sorte que cet événement ne se reproduise jamais».

«Tous les détails sont importants», a-t-il insisté, affirmant avoir été marqué par les images du vol d’Alaska Airlines, qui a dû faire demi-tour, vendredi, après l’arrachage d’une porte. En revanche, le patron de l’avionneur n’a pas précisé ce qu’il entendait par «erreur».

Lundi, la compagnie United, qui possède la première flotte de 737 MAX 9 au monde (79 appareils), a par ailleurs indiqué avoir découvert des «boulons qui nécessitaient d’être resserrés» lors de vérifications sur les portes condamnées de ses 737 MAX 9, les mêmes que celle arrachée vendredi lors du vol Alaska Airlines, cette dernière compagnie ayant également révélé avoir détecté des «équipements mal fixés» sur certains de ses appareils de ce type, après des inspections préliminaires.

La condamnation de certaines portes est proposée par Boeing à ses clients quand le nombre d’issues de secours existantes est déjà suffisant au regard du nombre de sièges dans l’appareil. Outre le 737 MAX 9, ce dispositif existe déjà sur d’autres modèles de Boeing, notamment le 737-900ER, lancé en 2006 et qui n’a connu, depuis, aucun incident similaire.

Les raisons de l’incident survenu vendredi n’ont pas encore été établies et l’agence américaine de sécurité des transports (NTSB) poursuit ses investigations. Sa présidente, Jennifer Homendy, a annoncé lundi soir n’avoir pas trouvé de boulons parmi les éléments qui se sont détachés vendredi de l’avion d’Alaska Airlines. De nouvelles recherches permettront de «déterminer si les boulons étaient là», a-t-elle poursuivi.

1 500 vols annulés depuis samedi

La FAA a annoncé mardi, dans une déclaration transmise à l’AFP, que «tous les Boeing 737-9 avec une porte obstruée [resteraient] au sol tant que [l’agence] n’aura pas établi qu’ils peuvent être de nouveau utilisés». Le régulateur a précisé que Boeing avait modifié, mardi, les instructions permettant l’inspection complète de la porte, du cadre et des attaches, après avoir reçu des retours concernant les premières consignes communiquées lundi.

«La sûreté des passagers, et non la vitesse [d’exécution des inspections], déterminera le calendrier de remise en service des 737 9 MAX», a ajouté la FAA. Quelque 171 des 218 avions de ce modèle en service sont concernés par la suspension de vol ordonnée samedi par l’agence. Depuis samedi, Alaska Airlines et United ont dû annuler, au total, près de 1 500 vols.